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 ZELES Roxanne [V.1]

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AuteurMessage
Roxanne Zeles



Nombre de messages  : 5

Localisation  : Très probablement dans sa chambre.
Emploi/loisirs  : Villageoise en recherche de travail, vraiment!
Humeur  : Elle a arrêté de pleurer.

Inscrit depuis le   : 30/07/2013
Roxanne Zeles


Feuille de personnage
Age: 18 ans, tout frais, tout chaud~.
Race: Esprit.
Arme / Pouvoir  : Elle te transforme en légume.

ZELES Roxanne [V.1] Empty
MessageSujet: ZELES Roxanne [V.1]   ZELES Roxanne [V.1] EmptyMer 31 Juil 2013 - 18:48


ZELES Roxanne [V.1] 1r_zps68f861e6ZELES Roxanne [V.1] Ir_zps9b08a782ZELES HYAMOS Roxanne
ᴄᴀɴ ɪᴛ ʙᴇ ᴛʜᴇ ᴡᴀʏ ɪᴛ ᴡᴀs
• • •

“I’m sorry for my inability to let unimportant things go, for my inability to hold on to the important things.”
Acte de naissance ▬
Nom : Zeles Hyamos
Prénom : Roxanne, Miranda
Âge : 18 ans. {31/10/1543}
Race : Esprit
Camp : Annahita, Illea Ouest.
Arme / Pouvoir : Le pouvoir de Roxanne est de transformer un peu tout et n’importe quoi en un objet de son choix, comme par exemple un verre en un couteau. Ou une ceinture en un couteau. Ou un chaussure en un couteau… La jeune femme possède aussi une certaine passion pour les couteaux, qui est telle que même si elle n’a techniquement pas l’autorisation de les utiliser en arme, cela ne l’empêche pas d’effrayer tout le monde pour s’amuser, avec l’aide de son frère.
Son pouvoir n’est pas très bien maîtrisé et elle se limite à des objets moyens bien qu’elle s’entraîne. La transformation sur elle-même, elle a un peu peur de l’utiliser, puisque qui sait ce qu’il pourrait arriver, elle ne veut pas d’un troisième sein… Cependant Roxanne est douée dans l’art de se faire pousser ou raccourcir les cheveux, ce qui n’est déjà pas mal selon elle.
Fonction : Villageoise - elle va chercher un travail bientôt.
Lieu de résidence : Jiang Zemin



Famille :
Miranda Zeles Hyamos – née Zeles: La mere, 46 ans
Enzo Zeles Hyamos –né Hyamos: Le père, 46 ans
Viktor Zeles Hyamos : Le grand frère, jumeau de Vincent, 23 ans
Vincent Zeles Hyamos: Le grand frère et frère jumeau de Viktor, 23 ans.
Milan Zeles Hyamos :Le frère jumeau, son sucre d’or, son bébé, son chaton, son oreiller, sa couette, son-… 18 ans.
Ada Zeles Hyamos : La petite sœur, 14 ans.
Tania Zeles Hyamos : La dernière –encore heureux- 13 ans.
Camille Zeles Hyamos -née Taylor: La femme de Vincent, 23 ans.
Aurélia Zeles Hyamos: La fille de Vincent et Camille, bientôt agée de 1 an.



Aime : Roxanne aime son jumeau, Milan, et à peu près tout ce qui s'y rapporte; les patisseries; l'hiver; les forêts;les chats noirs; faire peur aux gens, leur jouer des tours, toujours en compagnie de Milan; Faire crier; les roses rouges; les chaussettes; le jus de tomate; les couteaux; les vestes de son frère.

N'aime pas : Elle déteste en revanche dormir seule et la solitude en général; le poisson; qu'on lui mente; parler de mariage; pas mal de choses chez sa propre personne; qu'on lui pique ce qu'elle considère sien; les balles; la pluie; les poires; les couleurs qui agressent les yeux; la chaleur; les chats roux.  

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• Description Physique •

L’insatisfaction, c’est le sentiment que Roxanne ressent lorsqu’elle se regarde dans un miroir le matin. A ses yeux et certainement aux yeux du monde, elle possède de nombreux défauts, trop nombreux pour qu’elle soit sûre d’elle au quotidien. Elle sait parfaitement qu’elle n’est pas magnifique, peu importe combien elle en rêverait, cependant elle ne se trouve pas que des défauts et c’est pourquoi elle accentue en permanence et au maximum ses atouts. Le grand défi de la jeune femme est général est de faire de ce qui pourraient être des défauts son charme.
Roxanne possède une silhouette fine, voire très fine, ce qui peut être quelque chose de plaisant pour certains ou un grand non pour d’autres, cela dépend des goûts. Elle est si fine –à ce point on peut dire qu’elle est maigre- que parfois les gens autour d’elle lui demande si elle mange assez et bien, si elle ne manque de rien, ils la nourrissent, lui offre des sucreries par peur qu’elle ne tombe dans les pommes. En bref, elle n’a rarement guère plus que la peau sur les os pour un regard externe, et pourtant, oui, elle mange très bien et avec son frère qui lui donne des pâtisseries dès qu’il le peut, elle a tout à fait son taux de sucre, merci bien. La jeune fille sait que certaines lui envient le fait qu’elle puisse manger autant de sucres tout en restant si maigre, mais c’est pour elle un défaut majeur. Elle ne trouve pas sa silhouette jolie, elle n’aime pas que ses hanches soient si étroites, que tous ses os soient saillants et encore moins le manque de formes. Pour elle, ce n’est pas être une belle femme. Il lui a fallu du temps et du soutien pour s’accepter ainsi et honnêtement, bien qu’elle ne le montre pas, elle passe encore du temps à grimacer en face du miroir devant son apparence osseuse. Le fait qu’elle soit maigre est en réalité accentué par sa taille également – si elle avait été petite par exemple, elle n’aurait eu l’air que d’une enfant, ou mignonne, ce genre de chose. Cependant, quoi qu’elle soit, Roxanne n’est pas petite, loin de là. Elle mesure un mètre soixante-treize, ce qui est une taille assez importante pour une jeune femme, et qui est également quelque chose qui divise l’opinion de la demoiselle. D’un côté, elle trouve que c’est franchement pas élégant et pour quelqu’un d’aussi maigre qu’elle, cela lui donne un air gringalet qu’elle ne trouve plaisant que chez un garçon ; D’un autre côté, être grande est avantageux pour de nombreuses choses et sincèrement, elle se souciait assez peu de l’élégance en temps normal. Si seulement elle pesait un peu plus de soixante kilogrammes, elle accepterait cela en un clin d’œil, mais avec ses cinquante-cinq kilogrammes et demi, c’est tout d’un coup beaucoup moins amusant pour elle.  Le bon côté de tout cela est qu’au moins, elle n’a pas à se préoccuper de sa ligne en permanence comme Lucia, son ancienne meilleure amie, s’en plaignait souvent. Et puis, même si elle est maigre, elle a de la poitrine et des fesses, c’est le plus important ! Certes, elle ne possède pas une poitrine voluptueuse, mais elle est visible, et ses fesses sont un peu plates, mais elles ressortent quand même un peu ! Du coup, elle pense qu’elle n’est pas trop mal servie, il suffit de savoir mettre cela en valeur, non ?
Un autre défaut de la jeune fille serait son visage. Non, Roxanne n’est pas magnifique et certainement que personne ne se retournerait sur son chemin car au fond, elle n’a rien de bien particulier. La seule aura qu’elle dégage parfois est telle que l’on a plutôt envie de déguerpir le plus rapidement possible- s’il y a bien quelque chose pourquoi son physique est avantageux, c’est pour faire peur aux gens à n’importe quel moment de la journée. Son visage fait malheureusement parti de ce qui peut potentiellement faire peur. Elle se sent loin, loin du standard de beauté, loin de ces jolies filles qu’elle voit partout sur lesquelles les garçons se retournent. Le visage fin mais légèrement rond et doux, elle ne l’a pas ; à la place elle se retrouve avec un visage ovale et angulaire qui rappelle légèrement celui de son frère jumeau, quoi qu’avec un peu – beaucoup vraiment- plus de féminité, bien heureusement.  Quoi qu’il en soit, cela enlève tout de suite l’adjectif mignonne de sa description- pas que cela ne la traumatise vraiment. Roxanne aime son nez qui est assez petit et fin qui accompagne parfaitement son visage ; elle apprécie également ses lèvres qu’elle trouve d’une jolie couleur, naturellement roses, quoi qu’un peu fines peut-être. Ses yeux, eux… Et bien adieu les yeux de biches ronds et innocents aux longs cils à ne jamais en finir ! Les yeux de la jeune femme sont plus fins et légèrement étirés, ornés de cils relativement bien fournis, le tout lui donnant un air malicieux. Ses billes sont d’une couleur que beaucoup qualifient de rouge, bien que toute la famille Zeles prenne un malin plaisir à détourner cette assomption. Jusqu’à preuve absolue du contraire, ses yeux sont marrons, c’est aussi simple que cela. Ils possèdent simplement une teinte foncée, qui selon les rayons du soleil tourne au rouge. Cependant, de par la particularité des yeux des esprits, son regard est encore plus troublant puisqu’il a simplement la teinte rouge sang la plupart du temps ; ce qui est très convenant pour son activité fétiche, soit faire peur. Elle ne pense pas que ces yeux sont un défaut à part entière, elle les affectionne particulièrement en fait. Les cheveux de Roxanne, eux, n’ont jamais été un défaut pour elle, tout simplement parce qu’elle peut en faire ce qu’elle veut. Elle est satisfaite de leur couleur ébène qui fait ressortir son teint pâle ; teint qui ne lui donne ni l’air malade ni l’air complétement poupée en porcelaine et qu’elle ne rejette pas en masse. En général, ses cheveux sont lâchés et retombent sur ses épaules, s’arrêtant en dessous de ses omoplates ; sa mèche lui retombe au-dessus des yeux et elle la coiffe vers le droite le plus souvent. Cependant, ceci est en général, car Roxanne s’amuse beaucoup à varier la longueur de ses cheveux, ce qu’elle fait avec de  plus en plus d’aisance chaque jour. En ce moment par exemple, son truc c’est de garder une coupe au carré, mais qui sait, le lendemain elle voudra peut-être des cheveux jusqu’aux genoux ? Elle compte bien travailler son pouvoir plus afin d’arriver un jour à en modifier la forme et la couleur. Dans l’ensemble elle n’est donc pas extrêmement jolie, mais elle n’est pas non plus désagréable à regarder, même plutôt charmante.
Ses défauts, Roxanne essaie d’y pallier par tous moyens en s’appuyant donc sur ses atouts. Par exemple, elle est fine et grande, alors elle peut porter absolument tout ce qu’elle veut tant qu’il ne s’agit pas d’une faute de goût monumentale ; elle se voit mal se balader en costume de banane de toutes façons. La jeune femme n’est pas riche mais elle n’a vraiment pas besoin de beaucoup de vêtements ; la plupart du temps elle se contente de robes noires simples avec un décolleté et un corset qui souligne sa taille fine, fait ressortir sa poitrine et donne l’illusion de hanches plus larges. En somme, le corset est son accessoire fétiche, elle pourrait en porter en permanence. Le plus grand regret de la brune en revanche c’est de ne pas pouvoir montrer ses jambes librement, puisque sa grande taille et sa finesse lui confère de longues jambes fines que Roxanne pense être son plus gros atout. Il arrive qu’elle utilise des artifices pour les montrer, comme fendre une jupe ou encore la nouée sur sa cuisse. Elle porte de toutes façons des collants la plupart du temps alors elle n’y voit aucun problème. Il lui arrive de porter des d’autres couleurs comme blanches, mais c’est bien plus rare tout de même. En revanche, et au diable l’élégance, elle est comme amoureuse des vestes que son frère porte tout le temps et il n’est pas rare qu’elle lui pique les siennes ; c’est comme un truc de jumeaux, ils aiment les vestes à capuche avec de la fourrure. Roxanne trouve cela confortable et chaud, l’idéal pour les jours un peu froid. Elle porte des talons de temps à autres, mais plutôt rarement, étant déjà fine et grande, elle n’a pas tout à fait besoin de hauteur supplémentaire ou d’avoir l’air plus allongée. Elle se maquille, mais raisonnablement. Sa peau étant déjà lisse et belle, elle n’a pas de soucis particulier de ce côté, en revanche elle maquille ses yeux afin de rendre ses cils plus noirs et de les agrandir un peu, rendant son regard plus intense, et encore plus troublant également. Elle ajoute en général un peu de rouge sur les lèvres et lorsqu’elle se regarde dans le miroir, la brune est un peu plus satisfaite.
Si elle n’est toujours pas aussi mignonne que d’autres, elle est déjà bien plus agréable au regard. Avoir l’air présentable est donc un combat quotidien pour Roxanne, qui se trouvera éternellement de nombreux défauts.

• Description Mentale •

Bien que Roxanne ne soit pas une personne mauvaise dans le fond, elle n’est pas tout à fait quelqu’un d’agréable à vivre. Disons qu’il est difficile de vivre avec elle tous les jours si l’on est une personne lambda et qu’on ne la connaît pas ; il est également nécessaire d’avoir un cœur bien accroché pour pouvoir survivre. On est loin de la jeune fille élégante, pleine de gentillesse qui aide les grands-mères et qui a pour loisir de faire de gâteaux ou tricoter, celle toute mignonne que tout le monde adore automatiquement et que tout le monde voudrait dans sa famille en tant que belle-fille ou sœur.
Roxanne est égoïste, presque maladivement jalouse et elle déteste que les choses n’aillent pas dans le sens qu’elle a décidé ; voici là ses principaux défauts ainsi que traits de caractère. Ce qui est à elle est à elle, il n’y a rien à redire là-dessus sinon elle vous rend la vie impossible, mais elle peut aussi bien ne plus jamais vous adresser la parole. La jeune femme apprécie énormément qu’on fasse attention à elle et être la star lui semble être une position intéressante qu’elle aimerait occuper à jamais si possible ; bien entendu elle ne l’exprimera pas à voix haute et elle est très loin de penser qu’elle est absolument parfaite et que rien que pour cela, elle mérite toute l’attention du monde- c’est même plutôt le contraire la plupart du temps. L’attention lui fait du bien, le fait que les autres l’aiment et le lui montre renfloue un peu son ego qui n’a jamais été guère élevé. Et puis, qui n’aime pas que l’on fasse attention à nous ? Ce serait mentir que de dire que c’est quelque chose de totalement exclusif à Roxanne que de vouloir de l’attention. En revanche, être jalouse comme elle est déjà un trait plus exclusif – en réalité il semblerait que ce soit un trait transmis dans la famille. Si une fille s’approche de son petit ami d’un peu trop près, qu’ils rient ensemble… c’est déjà trop, alors si en plus il y a contact, son regard s’enflamme et la dispute est assurée. Elle n’est que trop consciente de cette folle jalousie et elle essaie de gérer cela, bien que ce soit atrocement dur de ne pas sauter au cou de tout le monde qui tente de lui piquer SES amis et SON frère- parler, piquer, quelle maigre différence, vraiment… Elle s’est tout de même beaucoup améliorée, l’année dernière elle n’avait fait que dix écarts, dont le dernier la laissa très, très amère pour de nombreuses raisons. En plus d’être jalouse, Roxanne s’accroche beaucoup aux petits détails, ce qui rend sa vie et celle des autres nettement moins vivable. Elle n’arrive pas à voir la situation en entier et à la dédramatiser, elle se focalise toujours sur des petites choses, en particulier des choses qu’elle n’apprécie guère et c’est ainsi que commence souvent les disputes. Elle n’est pas du genre à garder sa langue dans sa poche –elle s’est bien trop laissée faire lorsqu’elle était petite- alors si quelque chose lui déplaît, elle ne va pas chercher à tourner autour du pot. Directe et efficace, voilà tout. Si elle est rapide à commencer une dispute, en revanche la finir, ce n’est pas son truc ; attendre des excuses de Roxanne, c’est comme attendre le Père Noël le 6 Mai : inutile, inefficace et désespéré. Malheureusement, la jeune femme est également très têtue et même si elle sait qu’elle n’a pas raison et que c’est fou, il est rare qu’elle aille s’excuser si l’autre ne s’excuse pas avant- sauf si elle se sent réellement très coupable. En revanche il y a quelqu’un avec qui elle ne se dispute qu’extrêmement rarement, voir jamais : Milan. Son frère ne fait jamais rien qui lui déplaise et apparemment son intérêt se limite à son cercle d’amis, alors elle n’a jamais rien à redire sur son attitude, tout simplement. Si tout le monde pouvait être comme lui, tout serait mieux !
Roxanne aime ses amis, elle aime son fiancé –enfin, aimait- et son frère, mais malgré tout, elle est bien incapable de les lires. Honnêtement, on pourrait la considérer comme naïve puisqu’elle n’arrive pas et n’essaie même pas de comprendre les autres au plus profond ; elle ne voit pas les mauvaises intentions, elle ne voit pas la jalousie, elle ne sent pas l’amertume des autres. Elle ne fait juste pas assez attention, elle n’a pas ce talent. Voir à la surface est facile, mais ce que l’on voit n’est qu’une infime partie de l’autre et si en plus cette personne choisit de ne pas montrer ses vrais sentiments sur son visage, et bien voilà, elle est totalement trompée. La brune est consciente qu’elle devrait faire plus attention, alors il arrive que parfois elle concentre toute son attention sur une personne afin d’essayer de voir ses réactions, mais elle est soit très facilement distraite par quelque chose, soit elle n’arrive tout simplement pas à lire sa cible. Honnêtement, elle trouve cela frustrant, mais elle compense cela en étant par moment très attentionnée et en mémorisant un maximum de choses sur les personnes qu’elle aime et auxquelles elle veut faire plaisir. Tout ne se rapporte pas à elle non plus et elle veut rendre à ces personnes qui font de sa vie une belle histoire tout ce qu’ils lui donnent. Egoïste, oui, mais pas au point d’en devenir insupportable ; son faible ego ne rend pas possible le fait qu’il soit si important qu’il pompe toutes ses qualités de toute façon. En général lorsqu’elle est avec ses amis et son frère, Roxanne se montre très agréable. C’est en réalité une boule d’énergie qui adore se coller aux gens, leur montrer son affection par de grands câlins et des mots doux- elle n’en aura jamais marre de leur répéter combien elle est les aime, combien ils sont fantastiques et combien elle est chanceuse de les avoir. Sa bonne humeur est alors constante et contagieuse ; on ne s’ennuie aussi jamais si l’on est proche d’elle puisqu’elle trouve toujours quelque chose à faire, elle lance une idée, un pari, entrainant tout le monde pèle mêle avec elle. Son imagination débordante associée avec son énergie pourrait faire d’elle une personne fatigante à la longue, mais il suffit de bien savoir la gérer. Et puis, au bout d’un moment elle s’épuise et devient alors simplement très affective et collante. Malheureusement pour certains, elle se sert également de son imagination pour son activité fétiche qu’elle pratique avec Milan, et exclusivement Milan : troubler au plus haut point et effrayer les gens. Jouer avec les nerfs des autres, voilà un sport passionnant ! Les jumeaux aux cheveux ébène et aux yeux dont la couleur se rapproche du sang partagent cette passion depuis aussi longtemps qu’ils peuvent se souvenir et il faut dire que ce sont des experts en la matière, affinant leurs techniques et farces au fil des années. Troubler les gens en leur faisant croire des choses, en leur racontant des mensonges et en leur renversant un peu le cerveau, les bousculer un peu dans leur vie monotone, voilà encore une activité amusante. Certains disent que c’est franchement dérangé, mais les deux s’amusent et c’est tout ce qui est important. Personne n’est blessé au final, alors pourquoi pas ?
La jeune femme a cependant un côté plus sensible qu’elle ne montre que rarement et qu’à des personnes triées sur le volet. Elle n’a pas une opinion d’elle-même très élevée et pourrait passer des journées entières à se trouver des défauts, se lamenter et déprimer. En réalité,  c’est ce qu’elle fait lorsqu’elle est seule la plupart du temps, c’est pourquoi elle évite cette situation. Avoir trop de temps pour penser, voilà le plus grand malheur de la jeune femme. Si elle pouvait être constamment occupée ou avec quelqu’un, ce serait le paradis ; bien heureusement dès qu’elle a besoin, son frère n’est jamais très loin et elle lui en est très reconnaissante. Peut-être qu’il ne se rend pas compte que le simple fait qu’il soit là et qu’il l’aime soit quelque chose de si important pour elle, mais c’est réellement comme s’il était un ange à ses yeux la plupart du temps. Roxanne lui confierait sa vie ou la vie des personnes qu’elle aime sans ciller tant elle a confiance en lui. Elle a tendance à trop dépendre de lui et parfois elle oublie qu’il ne peut pas lire dans ses pensées et qu’elle doit donc lui parler. Quoi qu’il en soit, il est toujours là pour elle et c’est un grand soulagement, rien que d’être avec lui la rassure. Ses amis et lui ont été une grande aide à remonter son estime d’elle-même qui avait atteint le sol après sa malencontreuse aventure avec son premier petit ami. Et bien entendu, Gabriel fut celui qui l’aida le plus de ce côté-là. Avoir quelqu’un qui vous aime malgré tous vos défauts, quelqu’un que l’on admire et aime par-dessus tout… c’est gratifiant et Roxanne aurait tout fait pour lui. Elle s’en veut énormément qu’il soit mort et que leur dernière discussion avait été une dispute. Ses derniers temps elle a du mal à trouver la force de redevenir elle-même et elle se répète constamment qu’il n’y a plus rien à faire, qu’elle ne doit pas vivre dans le passé, mais c’est bien plus facile à dire qu’à faire. Perdre son fiancé aussi violemment, sans explications, sans funérailles, sans pouvoir parler à sa meilleure amie qui refuse de la voir, oui, ce fut un coup dur. Pour la jeune fille qui pleine d’énergie qui n’aime pas pleurer et encore moins en face de quelqu’un, depuis l’annonce de sa mort, elle s’est vite sentie devenir une vraie fontaine humaine.
Roxanne est le genre de personne qui accumule tout ce qui est négatif jusqu’à ce qu’elle explose, parfois en surprenant les gens autour d’elle – qui sont généralement de sa famille- puisque lorsqu’elle accumule trop, la plus simple des choses qui va de travers peut faire s’effondrer les murs qu’elle monte au fur et à mesure. Une fois elle s’était mise à pleurer lorsqu’elle n’avait pas réussi à faire ses lacets de botte, une autre lorsqu’elle avait fait tomber son toast… Bien heureusement ce genre de choses n’arrive que rarement et lorsqu’elle craque, ce n’est pas au beau milieu de la rue avec des parfaits étrangers, mais bien en famille. La seule personne qu’elle accepte à ses côté dans ces moments de faiblesse est là encore son frère jumeau puisqu’elle le considère réellement comme juste une partie d’elle, et il sait s’y prendre, mais en général elle préfère être seule pour quelque temps avant de ressortir fraîche comme un gardon. Le problème est que depuis la mort de son fiancé, tout son système d’accumulation est dysfonctionnel, ce qui fait qu’elle pleure plus souvent pour n’importe quoi, que sa famille devient insupportable et qu’elle n’ose pas quitter la maison car tout, absolument tout pourrait lui rappeler le blond et ainsi la faire fondre. La situation en ce moment est très compliqué pour ses nerfs, sa petite fierté et surtout pour son cœur. Passer au-delà de la mort de quelqu’un de que l’on aime n’est pas simple, mais c’est encore plus compliqué lorsqu’il n’y a pas de funérailles, pas de meilleure amie, pas de calme. Là encore, Roxanne s’estime très chanceuse d’avoir Milan, une épaule sur laquelle se reposer et qui peut certainement la comprendre.
Peu à peu, la jeune brune redevient elle-même et sèche ses larmes, mais il est certain que la cure est loin d’être terminée.

• Histoire( Partie I) •

« Roxanne, attrape ! »

La fillette a à peine le temps de se retourner que son visage entre en collision de manière très désagréable avec une balle lancée à pleine vitesse avant qu’elle ne se retrouve les fesses dans l’herbe. Ça fait mal, très mal et très vite elle porte ses mains à son nez pour se rendre compte qu’elle saigne. Il n’en faut pas plus à Roxanne, âgée de 5 ans pour se mettre à pleurer, autant de douleur que du choc de voir le sang taché ses mains. Immédiatement son frère jumeau, avec qui elle jouait paisiblement jusque-là, se précipite pour l’aider, sans pour autant n’avoir aucune idée de comment faire cela, presque tout autant paniquer qu’elle.

« Oups, désolé Roxi~. »

Mais Vincent a l’air tout sauf désolé lorsqu’il se glisse à la hauteur des jeunes jumeaux, un grand sourire amusé étirant ses lèvres ; juste derrière lui, Viktor n’est pas en reste, son visage presque identique si ce n’est pour ses lunettes affichant la même expression d’amusement malsaine. Honnêtement, Roxanne se fiche bien qu’ils en aient fait exprès ou non, pour l’instant elle a juste mal et le sang goutte encore et toujours ; elle veut juste que cela cesse.
Brusquement elle est arrachée de l’étreinte de son jumeau par la main de Viktor qui la tire par le bras jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle doit tenir sur ses deux jambes. Ses grands frères n’ont jamais été tendres avec elle, sans raisons apparentes. Apparemment cela les amusait beaucoup de jouer avec elle, sauf qu’elle n’appréciait généralement que très moyennement leurs petits jeux ; elle préférait jouer avec Milan, lui au moins ne lui faisait pas de mal et en plus, c’était vraiment amusant. Cependant les deux jeunes jumeaux n’avaient pas vraiment leur mot à dire dans l’histoire, étant cinq ans plus jeunes avec la corpulence qui va avec, il est dur de se dresser face à leurs ainés. Et puis, ce n’était pas si terrible ; Roxanne savait qu’au fond, ils les aimaient bien…
Milan était curieusement beaucoup moins pris pour cible qu’elle ; ils se contentaient simplement de quelques commentaires et de quelques brusqueries, leur objectif principal étant bien souvent de les séparer.

Aujourd’hui encore n’était pas différent.

Avec une délicatesse dont il ne faisait pas souvent preuve, Viktor écarta ses mains de son visage et regarda fixement son visage pendant quelques secondes, retroussant son nez quelque peu, signe de désapprobation. Il ne s’attendait certainement pas à ce que le résultat de leur farce soit si mauvais. Viktor avait toujours été le plus calme des deux, il suivait simplement son frère la plupart du temps, alors Roxanne le préférait.
Il lâche ses mains, lui caresse un peu la tête avant de se tourner vers son frère qui avait entreprit de taquiner Milan sur sa taille.

« Vinc’, il faut qu’on s’occupe de Roxanne, laisse le chiot là.

-Umh ? Ah oui, j’en oubliais presque l’essentiel,
répondit son frère, un large sourire. Ta précieuse sœur souffre, on va s’occuper de ça, nous les grands. »

Vincent complète sa phrase par une tape sur la tête de son petit frère, qui lui attrape d’un coup le poignet, foudroyant son grand frère du regard. Ce dernier se remet vit de son choc et le se débarrasse facilement de sa poigne, se penchant pour que son visage se trouve dangereusement près de celui de son jeune frère.

« T’en fais pas Milou, on va te la rendre…, il baisse sa voix et opte pour une sourire en coin, inquiétant. Peut-être. »

Viktor la traîne plus loin avant qu’elle n’aille le temps de voir ou entendre une quelconque réplique de son jumeau.

Elle ne revit son frère que bien plus tard dans la soirée après que Viktor et Vincent se soient lassés d’elle au milieu de la plaine voisine et que sa mère, soucieuse de voir seulement les deux garçons soit partie à sa recherche après leur avoir bien remonter les bretelles. Malheureusement ce remontage de bretelle ne changea absolument rien au comportement des garçons ; elle eut la paix pendant une semaine peut-être… avant que cela ne reprenne de plus belle.

~~

Roxanne avait un peu l’impression que tout le monde cherchait à les séparer, elle et Milan ; ils ne pouvaient jamais être en paix sans que quelqu’un ne s’immisce dans leurs affaires, même le soir, qui aurait dû être leur moment de répit, leur moment rien qu’à eux.
Ils partageaient une chambre, ce qui ne dérangeait pas le moins du monde la jeune fille, au contraire elle appréciait beaucoup sa présence et dormir près de lui la calmait. Cet arrangement des chambres qui semblaient parfait aux deux jumeaux n’était pas de l’avis de tous, du coup pratiquement tous les soirs ils pouvaient être sûr de retrouver une sœur dans un lit, ou un frère qui l’entraîne…
Ce soir, les ainées et les dernières avaient décidés de s’allier de toute évidence afin d’éviter à tout prix que Roxanne et Milan dorment dans la même chambre.

« Milaaan, on peut pas dormir, il y a un monstre sous le lit… »

La fillette de 10 ans qui venait tout juste de se glisser dans les draps roule des yeux avant de les poser sur son frère qui se tenait à présent debout près de la porte en face des deux petites filles, une expression fermée sur le visage ; la situation était devenue tellement habituelle que les deux savaient pertinemment que de un, c’était un mensonge, et que de deux, s’il ne se montrait pas ferme maintenant, il en avait pour la soirée.

« Vincent est celui qui fait peur aux monstres avec sa tête, pas moi. Allez donc le voir.

-Eeeh, c’est pas très gentil ça, Milou. »


A l’entende du surnom, Roxanne voit le visage de son frère se transformer en une grimace alors que l’ainé mentionné apparaissait derrière les jeunes sœurs, s’appuyant nonchalamment contre le cadre de la porte, Viktor à sa suite, les bras croisés sur sa poitrine, tous les deux habillés de leur sourire le plus espiègle.
Eh bien, grand public ce soir ! Se résignant à quitter son confortable lit, elle se glisse en dehors des draps pour aller rejoindre son frère au front, ne manquant pas le sourire mesquin de ses sœurs au passage – comment pouvait-on possiblement être aussi peste à 6 ans à peine ?

« Tu t’en es venté pendant au moins trois ans, tu pourrais faire usage de ce pouvoir maintenant, non ?

-Seulement pour toi, Roxanne. »


Bien sûr, l’excuse ultime, elle aurait dû s’y attendre. Il semblerait que ses grands frères perdent tous leurs miraculeux pouvoirs et leur motivation si cela ne la concernait pas directement. Assez flatteur d’une certaine manière, mais surtout très ennuyeux la plupart du temps. Ils voulaient tout simplement que, comme toujours, Milan aille avec ses sœurs afin qu’elle ne puisse plus rien faire contre eux. Ce n’était pas si mal avec ses grands frères, ils étaient devenu un peu plus calme, et de ce qu’elle savait, avec son jumeau, les filles étaient absolument adorables, allez savoir pourquoi.
Mais elle voulait être avec Milan et seulement Milan, point. Il est son frère jumeau et cette connexion qu’ils ont grâce à cela, elle ne veut pas la perdre. Elle ne veut pas qu’on les sépare encore et toujours.

« Et bien pour moi, tu vas aller voir, n’est-ce pas ?

-On veut Milan !

-Je ne viendrais pas, c’est niet, vous vous débrouillez. Bonne nuit. »


Bam, clair, brusque et précis. Milan ferme la porte au nez de la fratrie, tourne la clé dans la porte tout en ignorant royalement les bruyantes protestations et pousse un long soupir. Roxanne le fixe, quelque peu abasourdie par ce geste soudain, mais surtout admirative ; ce n’était certes pas la première fois qu’il faisait part de son ras le bol – elle non plus d’ailleurs- cependant c’était bien un première de claquer la porte au nez aussi sèchement. Elle préféra ne pas penser aux répercussions de cette action, et elle était certaine que son frère était dans le même état d’esprit.

Milan se tourne finalement vers elle avec un grand sourire qu’elle lui rend immédiatement. Sans un mot ils se glissent sous les draps du grand lit qu’ils n’avaient pas eu le loisir de partager pendant environ une semaine maintenant, et c’est avec un plaisir non dissimulé que Roxanne se blottit contre son frère. Il n’y a pas à dire, elle préfère mille fois plus les câlins de Milan à ceux de ses grand frères, ou encore pire, à ceux de ces petites sœurs. Elle a le sentiment de justesse, de sérénité dans ses bras, comme si elle retrouvait une partie d’elle, sentiment qu’elle n’avait avec aucun autre membre de sa famille.

Pendant plus de trente minutes ils écoutent la fratrie se plaindre derrière la porte et Roxanne se demande même s’ils ne sont pas en train de planifier comment ouvrir ou tout simplement exploser la porte – elle remercie le ciel tous les jours que le pouvoir de ses frère est quasi-inoffensif, parce qu’elle ne voit pas du tout ce qu’ils pourraient faire à sa porte avec le pouvoir d’imiter de nombreuses voix différentes. Mais ils ne font rien et bientôt le bruit s’estompe, chacun retourne dans sa chambre, du moins elle pense que c’est ce qu’ils font, et finalement les jumeaux peuvent dormir.

Roxanne est certaine que c’est la meilleure nuit de sommeil qu’elle n’ait jamais eu.

~~

« Aaah Roxanne, Roxanne… Ma belle Roxanne ! »

La dîtes Roxanne est certaine que ses yeux ont l’air bien pâles à ce moment même à côté du rouge qui lui brûle les joues alors que le séduisant Claud passait un bras autour de son épaule, un grand sourire aux lèvres. Dire que la jeune fille est sous le charme du garçon, c’est peu dire, mais qui ne le serait pas, honnêtement ? Grand, athlétique, drôle, beau et en plus gentil ? Si ça ce n’est pas un garçon qui fait fondre toute la gente féminine, elle voulait bien changer de sexe !
Elle l’avait rencontré juste deux mois auparavant au détour d’une rue alors qu’elle allait acheter des fruits avec Milan et tout de suite, il les avait tout deux adorés et entraîner dans son groupe. Avoir des amis… Roxanne en avait quelques-uns à l’école, mais elle passait la plus claire partie de son temps avec sa famille, elle ne voyait que peu ses amis en dehors des heures d’école. A présent, pratiquement tous les jours elle avait un petit groupe d’amis à aller voir, et surtout, Claud.
La brune évite de croiser le regard de qui que ce soit dans le groupe, fixant le sol avec beaucoup d’attention, une timidité qui lui était méconnue l’envahissant.

« Arrête de dire ça, bredouille-t-elle. Ce n’est même pas vrai. »

Non, elle n’est pas belle, elle le sait, merci bien. A côté de Marine ou de Lucia, elle n’avait rien de spécial, rien qui puisse même la comparée à la elles.

« Qu’est-ce que tu racontes ? Roxanne, croit moi, tu es belle.

-Je sais bien que non, ne ment pas, Claud.

- Regarde-moi.»


C’est étrange comme d’un seul coup, il ne semble rester plus qu’eux deux, comme les autres semblent disparaître, et ce sentiment ne fait que s’accentuer lorsqu’il place deux doigts en dessous de son menton et la force à relever la tête. Ses yeux marron rencontrent ceux vert du garçon et c’est sans doute par miracle qu’elle respire toujours. Il lui adresse un sourire doux, mais elle ne trouve pas la force d’y répondre.

« Je ne mens pas, je ne mens jamais Roxanne. Tu es la plus belle de toutes à mes yeux, alors cesse de te rabaisser. Tu remettrais en question mon jugement ? »

Roxanne secoue vivement la tête. Comment le pourrait-elle ? Elle ne pourrait jamais rien remettre de ce qu’il dit en question, il était comme une sorte de dieu vivant pour elle, à ce moment même. Il disait tout, absolument tout ce qu’elle voulait entendre alors elle n’avait rien à redire, rien à faire à part rougir. Le visage du blond est soudain beaucoup plus proche du sien qu’elle ne s’en rappelait et elle réalise alors qu’il va l’embrasser. Son premier baiser – du moins son premier vrai baiser, les frères, ça ne compte pas-…

« Claud ! »

Eh bien non, pas de baiser. Elle entend Claud très nettement jurer à voix basse alors que son visage s’éloigne et Roxanne reste comme ça, figée et déçue. Le garçon se détache complétement d’elle, lui adressant un petit sourire d’excuse avant de planter un baiser sur son front. Il rejoint ensuite Gabriel qui semblait avoir besoin de lui pour une raison quelconque. Elle n’a pas le temps de se ressaisir complétement avant que Milan ne l’attrape par la main, prétextant qu’il était l’heure de rentrer chez eux et la traîne ainsi chez elle.

Trop perdue dans ses pensées elle manqua de remarquer que son frère bouillonnait et que Gabriel n’avait nullement besoin de l’aide de son ami.

~~

Ils sont seuls lorsqu’il finit ce qu’il avait probablement entrepris de faire une semaine auparavant. Ils s’échappent discrètement des yeux de tous et des interruptions, il la serre fort contre lui, un grand sourire aux lèvres. Elle est heureuse, elle est prête pour tout cela. C’est plus qu’elle n’aurait jamais espéré honnêtement, elle, une fille banale, avec lui…

« Ma belle Roxanne, m’acceptes tu comme petit ami ?

-Idiot, je serais folle de refuser. »


Il rit, elle rit et il l’embrasse et ses joues s’enflamment et son cœur menace de bondir en dehors de sa poitrine et… Et elle l’aime, elle l’aime vraiment ce garçon.

Dans sa tête la brune s’imagine déjà avec lui pendant des années, heureuse, peut-être qu’ils allaient se marier, peut-être qu’ils auraient des enfants… Naïve, elle était si naïve à l’époque, bien loin de se douter que cette personne qu’elle aimait tellement n’était qu’une illusion, que sa folie n’aurait pas été de refuser, mais qu’elle avait été d’accepter.

Lorsqu’ils reviennent main dans la main, un grand sourire sur les lèvres, l’air si heureux et bien ensemble que l’on aurait dit que rien n’allait jamais pouvoir les briser, il y a des sifflements d’approbation et des applaudissements. Perdue dans son bonheur, aveuglée par l’amour, une nouvelle fois elle ne fait pas attention à l’air pincé de certains, et le soir elle ne remarque pas que Milan est bien moins enthousiaste qu’elle pour cette relation.
Elle balaye les avertissements qu’on lui donne sous forme de charades d’un revers de main et se lance corps et âmes dans une relation qui lui semble bonne et sincère. Peu importe le passé de Claud, ce qui compte est le présent, non ?

Roxanne ne sait pas alors à quel point elle va regretter de ne pas avoir fait attention aux détails.

~~

« Allons fêter nos un an ! »

C’est avec ce prétexte que Claud emmène ce jour-là la jeune Roxanne loin de son frère, loin de ses amis et loin de tous ses repères. Il l’emmène dans ce qu’il appelle sa planque, et elle est contente parce qu’il lui fait découvrir un peu plus de lui-même, elle prend ça comme une ouverture, alors elle apprécie.
Il est comme toujours, souriant, beau parleur et aimant, elle n’y voit que du feu, vraiment. L’après-midi qu’elle passe est certainement l’une des meilleures jusqu’alors pour être honnête, et il y a de quoi. Ils sont seuls, personne pour les interrompre à tout bout de champ comme ce fut le cas à de nombreuses reprises, c’est parfait pour elle, vraiment, bien qu’elle se sente un peu dépaysée par ce soudain changement d’ambiance.

C’est parfait pour lui aussi, vraiment parfait.

Et puis avec la soirée arrive la noirceur, et pas seulement celle de l’extérieur, malheureusement. Elle pense qu’il est bientôt temps pour elle de rentrer, lui pense tout autrement et sort une bouteille que Roxanne reconnaît être de l’alcool assez fort ; elle décline bien entendu son offre, elle n’a que 13 ans après tout, ce n’est pas un âge convenable pour boire quoi que ce soit. Lui en a 16 et ne semble pas trouver que l’âge est un problème, pas du tout même.

« Roxanne, c’est comme de l’eau, tu vas voir ! Je ne pourrais pas te faire de mal, tu le sais bien ? »

Il est proche, vraiment trop proche à son goût. D'habitude cela ne la dérange pas, mais quelque chose est étrange, quelque chose la révulse dans cette proximité. Elle refuse de nouveau avec un petit sourire.

« Je le sais, mais vraiment, je n’ai pas soif. Je pense… Je pense que je vais rentrer maintenant. »

Claud grogne mais ne répond rien, alors elle se lève, s’apprêtant à partir en vitesse. La laisser partir n’est malheureusement pas du tout dans les plans du jeune homme.
Tout arrive si vite, bien trop vite pour qu’elle ne puisse comprendre quoi que ce soit. En un instant elle se retrouve plaquée au sol et tout son corps lui fait mal.

« Cl-Claud, qu’est-ce que tu fais ? »

Il n’a plus rien du beau garçon souriant qu’elle connait, il n’a rien de la personne pour qui elle est tombée amoureuse. Ses lèvres s’étirent en un sourire dément qui lui rappelait étrangement celui de ses grands frères lorsqu’ils trouvaient une idée « géniale », sauf que ses frères n’avaient pas l’air si terrifiant, et qu’elle les connaissait. Lui, le garçon au-dessus d’elle, elle ne le connaissait pas.

« Roxi, Roxi, Roxi… Comment te le dire ? »

Maintenant fermement ses poignets ensemble avec une large main, il fait glisser l’un de ses doigts sur sa joue, puis plus bas, de plus en plus bas jusqu’à caresser ses côtés doucement, ses yeux verts la scrutant avec intérêt tandis qu’elle commence à se débattre avec ferveur lorsqu’elle sent sa main qui était un instant auparavant sur son ventre remonter le long de sa cuisse, retroussant sa robe par la même occasion. Elle s’apprête à parler de nouveau, crier même lorsqu’il reprend la parole, le ton dur.

« Arrête de te débattre salope, ça ne fera qu’empirer ton cas. Je te rends service, tu sais ? »

Il se penche en avant de façon à ce que ses lèvres soient justes à côté de son oreille droite, puis mordille celle-ci presque gentiment. Roxanne se fige soudainement, choquée par ses gestes, mais surtout ses paroles.

«Personne ne t’aime Roxi. Personne ne voudra jamais de toi de toute façon. Laide, si laide… J’ai pitié, vraiment, dit-il en se redressant, son ton se voulant compatissant tout comme son expression. Tu me remercieras de ma clémence plus tard, alors cesse de te débattre, pauvre idiote. »

Les larmes lui piquent les yeux mais refusent de tomber alors qu’elle le regarde, les yeux grand ouverts sous la surprise. Elle ne comprend pas, cela ne peut pas arriver. Claud, ce n’est pas Claud, il n’y a pas d’autres explications. C’est un mauvais rêve…
Mais la douleur dans ses poignets et son corps est bien réelle, tout autant que le couteau qu’il sort de sa poche qui coupe sa robe en deux si aisément, tout comme les dents qui s’enfoncent dans son cou, comme la main qui se balade tout le long de son corps à moitié nu.
Cela n’a rien d’un rêve et personne ne va venir la sauver. Roxanne a peur, elle a mal, elle veut que tout cesse, alors elle cri, elle se débat avec plus de vigueur, parce que peut-être que tout ce qu’il dit est vrai, mais elle sait qu’au moins une personne l’aime. Milan, elle veut voir Milan. Il lui manque, il lui manque terriblement.
L’esprit au-dessus d’elle grogne et la gifle violement, ce qui lui coupe le souffle pendant quelques secondes avant qu’elle ne reprenne de plus belle. C’est vain certainement, il est bien plus grand et fort qu’elle, mais elle ne veut pas abandonner. Après tout, elle savait déjà tout ce qu’il lui avait dit, une fois le choc passé, ce n’était que les paroles qu’elle se répétait si souvent. Peut-être qu’au cour de l’année elles s’étaient retrouvées noyées sous les belles paroles de Claud, mais au final, c’était juste comme accueillir un vieil ami. Certes, elle avait mal, c’était dur, mais elle pourrait penser à cela lorsqu’elle serait en sécurité.

« FERME-LA ! »

Cette fois, c’est un coup de poing qu’il envoie valser sur sa joue et elle voit rouge avant de voir trouble. La douleur est intolérable et Roxanne sent ses forces la quitter progressivement. Le bâtard a vraiment de la force, quelque chose qu’elle n’a pas. Elle se promet de ne plus jamais se plaindre des jeux de ses frères si quelqu’un la sort de cette situation, parce qu’elle, elle ne peut plus se battre. Il lâche ses poignets, optant pour serrer sa main autour de son frêle cou à la place, alors elle essaie péniblement de le frapper, seulement pour qu’il l’étrangle à moitié et ne lui donne un autre coup de poing.
Elle l’entend rire mais le distingue à peine derrière ses yeux voilés. Ses bras retombent lourdement sur le sol, elle suffoque. Va-t-il la tuer ? La pression sur son cou se relâche. Non, ce serait trop simple, bien moins drôle. Roxanne réalise que son intention est de la laisser en vie, de la voir vivre avec ça, de la voir se battre avec elle-même jusqu’à ce qu’elle craque. Ça avait toujours été son intention d’ailleurs, elle ne l’avait juste pas vue, trop heureuse que quelqu’un veuille d’elle.

La jeune fille reconnaît amèrement qu’elle a perdu. Elle est fichue, mais les larmes refusent toujours de couler. Elle ne pouvait pas lui laisser avoir cette satisfaction, elle ne pouvait pas le laisser tout avoir. Si elle abandonnait, elle ne pourrait jamais plus se regarder dans un miroir, et pire encore, elle ne pourrait plus jamais regarder Milan dans les yeux. Et ça, c’est la pire chose qu’il puisse arriver selon elle.

Juste au moment où elle cesse toute résistance, au moment où elle l’entend vaguement dire « bonne fille », le poids sur son corps est enlevé et pendant une seconde elle pense s’être évanouie, être en plein rêve, mais le froid qu’elle ressent et les bras qui l’entourent sont réels, tout comme la douce voix qui appelle son nom. Roxanne distingue un visage féminin et des cheveux blonds qu’elle n’arrive pas à associer à qui que ce soit dans son esprit brumeux. Elle entend des bruits de coups près d’elle, alors elle tourne la tête, sa vision floue ne lui permettant de voir qu’une carrure imposante, un homme probablement, qui tenait un autre homme par le col. Il y eu un ‘flop’ lorsqu’il le laisse tomber et quelques secondes plus tard elle est recouverte d’un drap que la jeune femme blonde à côté d’elle enroule doucement autour de sa frêle silhouette.
Roxanne réalise qu’elle tremble comme une feuille, mais surtout, elle réalise qu’elle est sauvée. Les larmes si durement retenues se mettent à couler toutes seules le long de ses joues.

« C’est finit Roxanne, c’est finit alors ne pleure pas… »

La brune aime beaucoup la voix de la jeune femme, elle est si rassurante, si douce et sécuritaire… Et puis d’un seul coup elle se sent soulevée dans les airs dans des bras forts qui lui rappellent ceux de Claud ; elle prend peur et tente de se débattre, seulement pour raviver la douleur qui parcouru vivement son corps et sa tête.

« Du calme miss, c’est Gabriel, je ne te veux aucun mal. »

La voix est basse, rassurante et différente, si différente de celle de Claud. Elle se détend immédiatement à l’entende du nom, son regard se portant sur le visage plus carré du blond. Gabriel… En associant le nom à son visage, il n’est pas dur pour Roxanne malgré son esprit brouillé de faire les maths et de trouver que la fille devait être Lucia. Les deux noms n’évoquent rien de négatif pour elle alors elle choisit de leur donner une connotation positive. Elle était en sécurité maintenant.
Elle allait pouvoir rentrer, retrouver Milan… A cette pensée elle se sent un peu plus en joie, elle en oublierait presque la douleur.

« Milan, je veux voir Milan... »

Sa voix est tremblante, faible mais elle est là et le fait qu’elle puisse prononcer ce nom, aussi stupide que ce soit, lui donne un sentiment de sécurité et de confort. Gabriel sourit doucement.

« Tu le verras dans quelques minutes, je te le promets.

-Merci, merci pour tout…

-Ce n’est rien. »


C’est la dernière chose dont elle se souvient avant de se réveiller le lendemain matin bien en sécurité dans sa chambre, Milan endormi à ses côtés, sa main tenant fermement la sienne même dans son sommeil.
Milan voulu tout savoir et elle lui raconta tout, absolument tout alors qu’il lui caressait doucement les cheveux sans dire un mot, et lorsqu’elle eut finit, lorsqu’elle n’arrivait plus à s’arrêter de pleurer, il la prit simplement dans ses bras et ne la laissa plus partir jusqu’à ce qu’elle se calme.

« Ne croit pas un seule seconde ce que ce bâtard a bien pût te dire Roxanne. Tu es magnifique et les gens seraient fous de ne pas t’aimer. Nous t’aimons. Je t’aime. »

Plus tard, lorsqu’il fut sûr qu’elle allait mieux, il la laissa en compagnie de ses parents et de ses sœurs qui se firent plus douces et gentilles que jamais. Roxanne ne sut jamais ce qu’il était parti faire ce soir-là avec ses frères, elle ne chercha même pas à comprendre, trop heureuse de pouvoir se blottir contre lui lorsqu’il rentra, bien que tard.

« Tout est finit maintenant » furent les seuls mots qu’il prononça, ce qui furent les derniers concernant Claud.

~~

Deux semaines. Jour pour jour.

Deux semaines s’étaient écoulés depuis le… L’incident. C’était ainsi que Roxanne aimait appeler ce qui s’était passé entre Claud et elle, pas qu’elle aimait franchement l’idée de celui-ci. Honnêtement, c’était dur, très dur de ne pas y repenser, de ne pas se torturer avec les souvenirs de ce soir, avec les souvenirs de lui, tout simplement.
Elle ne pouvait pas se plaindre, sa famille avait été plus qu’adorable avec elle et tous avaient essayé  à leur façon – un peu particulière certes- si ce n’est de l’aider à passer à autre chose, au moins de la distraire. Ses sœurs par exemple avaient décidées d’élire domicile dans sa chambre pour lui lire des histoires et lui demander en permanence de l’aide pour lire ou faire leurs devoirs ; bien que toujours crues et peu habiles avec leurs mots, Roxanne avait bien compris qu’elles n’avaient pas l’intention de la blesser cette fois ci. Elle soupçonnait cependant que ce puisse être une tactique pour rester auprès et s’attirer les faveurs de son jumeau, mais elle n’en dit rien, c’était déjà un gros effort de leur part. Ses deux grands frères eux étaient en quelque sorte au petit soin : Roxanne n’avait de toute sa vie jamais mangé autant de sucreries et encore moins été traité comme une princesse. Vincent lui disait qu’elle lui servait de cobaye alors qu’il pratiquait pour sa formation de boulanger-pâtissier et Viktor faisait preuve d’une gentillesse presque effrayante, faisant pratiquement tout ce qu’elle lui demandait – presque tout parce qu’il avait refusé de lui écrire une histoire avec des licornes et des lapins volants.  Et surtout, les deux faisaient tout pour la faire rire. La faire rire. Pas pleurer, mais rire. C’était assez amusant, parfois pathétique pour être honnête, mais adorable, elle le reconnaissait. Plusieurs fois elle avait croisé le regard de Milan durant leurs pitreries et tous deux étaient d’accord sur un point : c’était si désespéré que s’en était hilarant.

Milan, au fond, n’avait pas grand-chose de différent à faire, il était juste à ses côtés et c’était tout ce dont elle avait besoin.  Il restait avec elle-même lorsqu’elle se réveillait au milieu de la nuit au bord des larmes, il ne se plaignait pas de manquer de sommeil ou quoi que ce soit et la prenait simplement dans ses bras, lui murmurant sans jamais s’en lasser des mots doux et rassurants. Roxanne savait qu’il ne s’endormait jamais avant qu’il soit sûr qu’elle dormait à nouveau. Il était là peu importe ses humeurs et parfois la jeune fille se demandait si par hasard, il ne la connaissait pas mieux qu’elle-même. Elle se sentait un peu coupable parfois de ne rien pouvoir faire pour lui alors qu’il était toujours là lorsqu’elle avait besoin de lui… Il ne s’en plaignait pas, mais elle trouvait cela légèrement injuste, bien qu’elle aimait beaucoup l’attention.
Deux semaines… Roxanne observe avec attention sa réflexion dans le miroir de la petite salle de bain, perplexe. Son nez avait repris une taille normale bien qu’il avait un air suspicieux selon elle, mais sa joue droite arborait toujours une hideuse teinte verdâtre, quoi qu’elle soit plus discrète. Elle traça doucement une fine coupure qui ne semblait pas vouloir s’effacer de son doigt et soupira. Honnêtement, elle s’estimait chanceuse de n’avoir eu rien que des légères coupures et hématomes, ainsi qu’un mal de crâne et de dos consistant pendant plusieurs jours, cependant rien que de voir les marques la rendait malade.

Son visage en général lui donnait envie de vomir.

Déglutissant avec difficulté dû à sa gorge nouée, elle ferme les yeux et se détourne du miroir avant de passer une main dans ses longs cheveux noirs. Tient, elle ne se souvenait plus avoir une frange aussi longue. Fronçant les sourcils, elle tire sur la mèche qui lui semblait suspicieuse qui lui couvrait une bonne partie du visage. Curieux…

« ROXANNE, MILAN ! VOUS AVEZ DE LA VISITE ! »



Dernière édition par Roxanne Zeles le Sam 24 Aoû 2013 - 22:49, édité 5 fois
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Roxanne Zeles



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MessageSujet: Re: ZELES Roxanne [V.1]   ZELES Roxanne [V.1] EmptyMer 7 Aoû 2013 - 17:28

• Histoire (Partie II) •


« ROXANNE, MILAN ! VOUS AVEZ DE LA VISITE ! »

De la visite ? Cette annonce balaya efficacement le problème de ses cheveux, sa curiosité se déportant aisément sur qui pourrait bien les visiter. Honnêtement, dans son état actuel elle aurait préféré ne voir personne de l’extérieur, surtout pas un ami d’école qui s’inquièterait –elle en doutait fortement mais c’était dans sa tête le seul groupe qui pourrait bien venir. Ca ne pouvait pas être quelqu’un qui le connaissait lui, n’est-ce pas ?
Hésitante, elle sort de la petite salle et traverse le couloir, s’arrêtant néanmoins en haut des escaliers. La brune était curieuse, vraiment, mais elle n’avait aucune envie de voir qui que ce soit d’extérieur. Elle était bien, là, avec sa famille, loin, très loin de ces gens qui n’avaient pas cette sorte d’obligation familiale, qui pouvait la jeter comme si elle n’était rien, qui pouvait la jeter et la blesser comme bon leur semble.

« Roxanne. »

Malgré le fait que la voix soit douce et rassurante, elle sursaute et se tend soudainement, prise de court dans ses pensées. Aussi vite qu’elle s’était tendu, la jeune fille retrouve son calme lorsqu’elle reconnait la voix de son frère et qu’il sert sa main dans la sienne gentiment. Elle se tourne vers lui avec un petit sourire qu’il lui rend.

« Tu veux que j’aille voir qui c’est d’abord ? »

C’est fou comme il peut la lire si facilement, comme si elle n’était qu’un livre ouvert. Elle commence par acquiescer doucement dans un moment de faiblesse avant de se ressaisir et rattraper la main de son frère. Non, c’était exactement ce que son ex aurait voulu, qu’elle se laisse aller comme cela, qu’elle craigne tout le monde. Elle devait faire face.

« Non, je vais venir.

-Sûre ?

-Certaine. »


Elle lui offre un sourire un peu plus large en réponse à son air inquiet, et après l’avoir scruté un instant, il hoche la tête avec un mince sourire. Il ne lui lâche pas la main ce qui la soulage ; le contact lui donnait un peu plus confiance en elle, elle se sentait prête à affronter n’importe qui tant qu’il n’était pas rompu. La descente d’escalier est rapide, un peu plus qu’elle ne l’aurait espéré peut-être. Il n’y a personne à l’entrée, elle en déduit que sa mère a fait rentrer le ou les visiteurs dans le salon. Ses pieds semblent plus lourds déjà et son cœur bat fort dans sa poitrine. Milan sert sa main de nouveau, rassurant, et si cela ne calme pas totalement la jeune fille, elle sait qu’au moins il sera là si quelque chose va de travers. Mais rien n’allait aller de travers.
Une voix basse lui parvient plus vite que l’image alors qu’ils sont en face de la porte ouverte, puis un éclat blond, une stature imposante qui lui tourne le dos…

La douleur, la trahison, le désespoir, l’abandon, tout lui revient. Elle se souvient de ce dos et de cette voix, il était là ce jour-là. A côté de lui une jeune fille blonde ; elle aussi, Roxanne la reconnaît, la douce voix et la chaleur.

Elle fléchit sous le poids des souvenirs, mais Milan est là pour la rattraper, encerclant sa taille d’un bras sûr.

« Roxanne, chérie ! Tout va bien ? »

Sa mère se précipite sur elle, le visage tordu par l’inquiétude, tout comme il l’avait été pendant ces deux dernières semaines. Elle lui prend le visage entre ses deux mains tandis que le blond et sa sœur se retourne. Roxanne elle, n’ose pas les regarder.

« Tu es si pâle… Fait là s’assoir Milan, veux-tu ? Je vais chercher un verre d’eau, dit-elle avant de se tourner vers les deux invités. Je suis désolée, elle n’est pas encore tout à fait remise, vous savez…

-Ah, ce n’est rien, c’est nous qui sommes désolés, peut-être que nous devrions revenir un autre jo-…

-Ne racontez pas de bêtises, aujourd’hui est parfait. »


Le jeune homme se tût et Roxanne voit sa mère disparaître dans la cuisine tandis qu’elle s’assoit sur une chaise, s’agrippant instantanément à la main de son frère dès le contact rompu. Ses yeux tombent sur ses genoux, ses lèvres sauvagement attaqués par ses dents, signe de nervosité. C’est stupide, ils l’ont aidé, elle devrait les remercier, leur adresser un grand sourire, non pas claquer des dents et avoir l’estomac noué par ces souvenirs désagréables.

« Qu’est-ce que vous venez faire là ? »

Plus que de l’agressivité, c’est le reproche qui fait vibrer la voix de son frère qui s’élève froide et tranchante comme la lame d’un couteau. C’est la première fois que Roxanne l’entend utiliser un tel ton, lui qui d’habitude est si doux… Le plus froid qu’il avait jamais été était avec ses sœurs, cependant ça n’avait rien de comparable. Elle se sentait d’autant plus mal à l’aise qu’elle ne voulait pas que son frère les blâme pour quoi ce soit, mais sa voix se perdit lorsqu’elle ouvrit la bouche. C’est une voix douce qui répond, calme en apparence, celle de Lucia.

« Nous voulions simplement voir comment Roxanne va, nous étions inquiet, voilà tout.

-Elle allait bien jusqu’à ce que vous arriviez, alors vous pouvez partir maintenant.

-Si elle allait vraiment bien, elle ne serait pas comme ça juste en nous apercevant, Milan,
répliqua le blond d’un ton légèrement agacé. Elle ne peut pas vivre cloitrer à la maison toute sa vie, c’est absurde. Elle va devoir affronter la ville et les gens bientôt, l’isoler ne lui rendra pas service.»

Il a raison, Roxanne sait qu’il a raison. Elle le sait depuis un moment déjà que sa solution n’est pas la bonne, mais c’est dur, tellement dur. La poigne de son frère se fait plus forte, elle peut voir ses phalanges blanchir et sa main commence à lui faire mal. Il est rigide, et même si son expression semble calme comme elle pût l’observer en relevant le tête, elle sent que ce n’est qu’une façade. Faire attention aux gens, observé… c’était un peu une première pour elle, elle s’en rendait compte à présent. Elle devrait peut-être faire plus attention, dans le futur.

« Pourquoi pas ? C’est bien mieux que de la voir revenir à moitié défigurée et nue, brisée comme un verre tombé au sol, bien mieux que de la voir pleurer et souffrir jour après jour, nuit après nuit… »

C’est à son tour de se tendre considérablement. Son frère ne lui avait jamais parlé tout cela, il ne parlait jamais de l’incident ou de quoi que ce soit qui s’y rapportait ; la plupart du temps elle lui en était reconnaissante, mais elle se rendait compte à présent que quelque chose lui manquait. La jeune fille ferme les yeux avec fermeté, empêchant ainsi du mieux qu’elle le peut les larmes qui brouillait la vue. Elle tremble, elle ne peut plus se contrôler.

« Vous ne pouvez pas savoir ce qui est bien pour elle. Si vous l’aviez vu le lendemain, si vous la voyiez toutes les nuits… Tout ça à cause de ce bat-…

-MILAN. Ça suffit. »


La voix de sa mère est dure, sans réplique et Roxanne lui en est reconnaissante d’avoir arrêté son frère. La poigne douloureuse se relâche soudainement et deux mains chaudes emprisonnent son visage ; elle n’a pas besoin d’être devint pour savoir qu’il s’agissait de son frère.

« Je suis désolé, oh Roxanne, je ne voulais pas…Ne pleure pas, je suis désolé, Roxanne… »

Pleurer ? Elle ne pleure pas. Elle ne doit pas pleurer, plus maintenant. Pourtant les larmes roulent de ses yeux, s’écrasant sur les mains du brun alors qu’elle le fixe droit dans ses billes similaires aux siennes. Il a l’air perdu, presque aussi déboussolé qu’elle et Roxanne se sent encore plus mal. C’est de sa faute s’il est triste, elle doit aller mieux, pour lui.
Alors elle attrape doucement ses mains et les fait glisser jusqu’à ses genoux, rejetant les souvenirs qui la brûlait à vif au fond de sa tête. Elle tente un faible sourire. Elle doit se calmer, elle doit réfléchir. Si elle était brisée comme un verre, elle n’avait qu’à utiliser son pouvoir et faire de ces bouts de verre un couteau aiguisé pour affronter la vie.

« C’est bon Milan, ça va aller. Ne t’en fais pas, je suis celle qui m’excuse dans l’histoire. »

Respire, inspire, doucement. Elle ose lever les yeux et se dit que ce n’est pas si terrible. D’un revers de manche elle efface les traces que ses larmes ont laissées sur ses joues et sourit aux deux blonds, ces sauveurs, en quelque sorte. Repousser les souvenirs est plus dur qu’elle ne l’aurait espéré mais elle refusait de lui laisser la satisfaction de lui gâcher la vie.

« Merci, merci mille fois. Si vous n’étiez pas venu, je… Je ne veux même pas imaginer ce qu’il se serait passé. »

Gabriel et Lucia lui rende un sourire doux, sa mère se détend finalement et pose le plateau plein de verres qu’elle tenait depuis un moment déjà sur la table, probablement soulagée que sa fille voit le bon côté, enfin.

« Nous sommes heureux de voir que tu vas mieux, c’est un grand soulagement. Nous… On peut partir si vous voulez être tranquille maintenant.

-Non, non ! Restez, vous ne nous dérangez pas du tout. Ça me fait plaisir de vous voir…

-Sûr ? »


La jeune fille suit le regard – du moins ce qui semblait être la direction de son attention- pour tomber sur Milan qui se tient à présent debout, toujours à ses côtés, raide comme un piquet, scrutant sans mot dire les deux blonds. Elle attrape délicatement la main qui pendait à présent à ses côtés, ce qui semble le ramener sur terre. Il se détend légèrement et laisse s’échapper un petit soupire avant d’hocher la tête.

« Restez. Je m’excuse, il semble que je me sois laissé emporter contre les mauvaises personnes. Merci d’avoir aidé ma sœur. »

Oubliant sa résolution d’observer plus les gens, Roxanne se réjouit immédiatement des excuses de son frère, mettant son attitude sur le compte de la fatigue. Sa mère semble tout autant de réjouir puisque déjà, elle installe les invités à la table.

« Parfait ! Installez-vous donc ! »

Cette après-midi-là, la jeune fille réalisa que le dos du blond qui ne lui évoquait auparavant que des mauvaises choses était incompris. Il n’avait rien d’effrayant, rien qui ne pouvait lui faire de mal ; au contraire, il lui inspirait l’espoir, le réconfort et même la sécurité.
Elle se dit que tant qu’il serait dans son champ de vision, rien ne pourrait lui arriver de mal.

Tout comme son frère.

~~

« Je pense que vous avez effrayé la petite Mélanie pour le restant de ses  jours…

-Vraiment ? Mission accomplie ! »


Les deux jumeaux se tapent dans la main sous le regard désemparé de Gabriel et le sourire amusé de sa sœur ; une scène habituelle pour le petit groupe, devenu inséparable depuis plus d’un an maintenant.

« Vous êtes terrible, vraiment. Elle raconte à tout le monde qu’il y a dangereux fantômes tueurs qui rôdent dans les bois et apparemment elle ne veut plus dormir toute seule. »

Roxanne sourit de manière satisfaite en réponse, son frère miroitant son expression. L’opération était un succès total apparemment. De plus, si la rumeur courrait, plus de courageux allaient s’aventurer dans la forêt… Sans jamais savoir qu’à l’origine de cela n’était qu’une farce dont les ficelles étaient tirées par deux jumeaux adolescents.

« Qu’est-ce qu’elle vous avait fait déjà ?

-Pas grand-chose,
répondit Milan avec un haussement d’épaule, c’était juste pour le fun.

-Et puis j’aime pas sa tête.

-Voilà, il y a de ça aussi.

-Elle crie bien, c’est plus amusant comme ça. »


Milan hoche la tête vivement à la dernière affirmation de sa sœur et Gabriel partage un regard concerné avec la sienne qui hausse les épaules.

« Sadique et psychopathe, je me demande ce que je fais encore avec vous.

-Eeeeh, mais c’est parce que tu nous aimes, Gaby~. »


Sur ces mots, elle attrape le bras du grand blond et se colle totalement à lui, un grand sourire qu’elle voulait adorable – bien qu’elle soit persuadée qu’elle ne réussissait pas très bien ce genre de choses- aux lèvres, battant des cils en une grossière imitation de l’attitude qu’elle avait vu chez plusieurs filles auparavant. Malgré la grimace qu’il affiche, comme elle s’y attendait, c’est le léger rougissement qu’elle perçoit qui la surprend. Elle se dit que peut-être sa vision lui joue des tours. Peut-être…

« Ew, c’est quoi ce surnom dégoutant ?

-Gaby ? C’est pas dégoutant, enfin !

-Ça l’est.  C’est comme Roxy.

-Ew.

-Tu vois ?

-Mais moi j’aime bien Gaby. C’est mignon.

-Il va falloir que tu revois ta définition du mot mignon, ma grande. C’est dé-…

-Ahem. On vous dérange ? »


Roxanne cligne des yeux plusieurs fois avant de reporter son attention sur son amie et son frère, se sentant immédiatement comme honteuse de les avoir oubliés, prise dans son élan. Avec Gabriel, ce genre de choses arrivaient assez souvent pour être honnête, et de plus en plus souvent. Comme s’il aspirait toute son attention, elle ne pouvait plus voir que lui jusqu’à ce qu’on lui rappelle qu’ils n’étaient pas seuls. Parfois, elle se prenait à regretter qu’ils ne le soient pas…
Elle se détache –à regret- de son ami, essayant de chasser la rougeur de son visage par un sourire, avec l’étrange sentiment d’être prise la main dans le sac, sans vraiment connaître son crime.

« Ah, on dirait qu’on s’est un peu emporter… »

Lucia, définitivement amusée par la tournure que prend la conversation, passe un bras autour du cou de Milan qui sursaute légèrement, tout en agitant une main en signe que cela n’a rien de grave.

« Ce n’est rien, mais on peut vous laisser, si vous voulez, n’est-ce pas Milan ? »

Le garçon cligne des yeux et lance un regard confus à la blonde, comme s’il venait tout juste de se réveiller d’un long coma, avant de finalement montrer une expression de désaccord complet ; celle qu’il montrait toujours lorsque ses sœurs avaient une envie particulièrement ennuyante.

« Je n’ai aucune intention de par-…

-On va aller acheter des fruits !

-Je ne suis pas d’a-…

-J’ai bien envie d’une pomme !
réplique la blonde, imperturbable en entrainant le brun qui semblait moins que motivé avec elle.

-Luc-…

-Je paye ! »


Ainsi s’éloigne le duo sous les yeux abasourdis de Gabriel et Roxanne, qui ne peuvent s’empêcher de rire devant l’absurdité de la situation lorsque leur regard se croise. Avant de retomber dans le silence total.

Ce n’est pas qu’elle se sente inconfortable avec Gabriel, mais présentement, c’est juste étrange d’être soudain seul à seule avec lui. Elle se sent d’un seul coup retomber à des années plus tôt, lorsqu’elle rougissait pour un rien, lorsqu’elle était captivée et oubliait le monde à cause de lui. Lorsqu’elle était amoureuse.

« Lucia n’en fait vraiment qu’à sa tête, comme toujours.

-Je l’admire, parfois.

-J’espère que tu ne vas pas te retrouver avec un Milan traumatisé ce soir…

-Pas de soucis, je pense qu’il faudrait au moins une guerre pour le traumatiser. »


Ils rient, puis le silence retombe à nouveau entre eux. Il a quelque chose à dire, elle le sait. Elle-même est consciente qu’il y a des choses dont ils devraient parler, seuls. Leur relation avait depuis le début été un peu plus spécifique que celle qu’ils pouvaient bien entretenir avec les deux autres, bien que Roxanne aurait aimé qu’il n’en soit pas ainsi.
Elle est attirée par Gabriel, mais ne savait pas jusqu’à là si le sentiment était réciproque. Ses doutes cependant se confirmaient, peu à peu…

« Roxanne.

-Gabriel. »


Bon, ça commence bien la conversation sérieuse et redoutée. Ils se sourient, se jugent un instant du regard, elle pense que peut-être, ils peuvent y échapper… Mais Gabriel n’est pas le genre à fuir.

«Il est très probable que je ne puisse pas te voir en tant qu’amie à tout jamais.

-Oh. »


Bien Roxanne, montre l’étendue de ton vocabulaire à Gabriel !

« Oh ? »

Et c’est que ça à l’air de l’amuser en plus !

« Tu veux dire… Tu vas me voir en tant que sœur, n’est-ce pas ? Une sorte de Lucia deux qui-…

-Non, ce n’est pas ce que je veux dire Roxanne ; et même si ça l’était, il faut se rendre à l’évidence que tu ne pourrais jamais être une Lucia deux,
dit-il avec un sourire en coin en la détaillant de haut en bas.

-Hey ! »

Elle le frappe –sans essayer d’être douce, il le méritait- sur la poitrine, riant avec lui néanmoins. Bon, respire, inspire, calmement.

« Je pense que je ne pourrais pas te voir comme une sorte de Milan deux non plus.

-Je l’espère bien, oui. C’est un chouette garçon, mais…

-Ne dis rien de plus, je serais obligée de te frapper à nouveau, par principe. »


Ils s’esclaffent à nouveau, doucement, sans se quitter du regard. Son souffle devient court et elle est certaine que ce n’est pas à cause de son moment d’hilarité, mais plutôt à cause du fait que Gabriel semblait d’un coup beaucoup, beaucoup plus proche, et que jamais il n’avait eu l’air aussi attirant à ses yeux. Est-ce même légal d’avoir l’air aussi séduisant avec une simple chemise ?

« Et si j’étais Milan, je ne pourrais pas faire ça… »

Il se penche, il est proche, très proche. Ses yeux se ferment d’eux même lorsque la proximité est près de zéro centimètres et son esprit rempli de si nombreuses pensées juste une seconde auparavant se retrouve blanc au moment où ses lèvres rencontrent celles de son ami- si elle pouvait toujours le nommer ainsi. Ses mains trouvent immédiatement leur place sur les épaules musclés – oh oui- du garçon tandis qu’elle lui rend son baiser avec ferveur. C’est agréable et ça l’est encore plus lorsqu’elle se retrouve totalement collée contre lui par la force de ses bras autour sa taille.

Wow. Elle est en train d’embrasser Gabriel là. Elle manque d’air, elle a chaud, son cœur lui fait mal, mais malgré tout c’est agréable et le sentiment que c’est la bonne chose, que c’est parfaitement ce qui doit arriver est là. Et puis, peut-être qu’elle a des tendances un peu étrange, qui sait, mais dans ce cas elle pense que tout le monde qui est amoureux à ce genre de tendances.

Roxanne trouve que la séparation est trop rapide, mais elle est bien contrainte de l’accepter parce qu’il n’est définitivement pas conseiller de s’évanouir par manque d’air en plein milieu d’un baiser- ou de s’évanouir en général.
Ils se regardent l’espace d’un instant, leurs visages toujours à quelques centimètres à peine, avant qu’elle ne redescende sur terre d’un seul coup et se détache du blond un peu plus vivement qu’elle ne l’aurait souhaité.

« Je-… Wow. C’était wow.

-Je suppose que je dois prendre cela pour un compliment ? »


Son ton est un peu nonchalant, mais il n’a pas l’air aussi confus qu’elle. Son visage est un peu plus coloré que d’habitude, mais il n’est pas totalement submergé comme elle.
Peut-être qu’il prévoyait de faire ça depuis un moment, peut-être qu’il avait clarifié et ordonné ses pensées depuis longtemps, mais elle, elle n’y comprenait plus rien.

Sûr, elle était consciente qu’il y avait quelque chose de spécial, mais maintenant que c’était plus précis, elle était encore plus confuse.

Si elle seulement elle prêtait plus d’attention aux choses qui l’entoure, elle ne serait pas aussi démunie lorsque ce genre de choses arrivent – pas qu’elle se faisait souvent embrassée par ses amis en plein milieu d’une ruelle déserte tous les jours. S’efforçant de retrouver un rythme cardiaque et respiratoire normal, la jeune fille considère le grand blond en face d’elle. Il est clair qu’elle a des sentiments pour lui, plus que pour n’importe quel ami, mais la question est, est-ce qu’elle veut engager quelque chose là, dans l’instant ? Honnêtement, Roxanne a peur, elle est effrayée par l’idée de se retrouver à nouveau dans une relation amoureuse. Elle veut croire que Gabriel n’est pas comme Claud, mais en même temps elle ne peut pas vraiment le savoir, n’est-ce pas ? Après tout, son ex avait l’air d’un ange, au début…
Et surtout, qu’est-ce que Gabriel peut bien lui trouver, à elle ? Elle est bien trop maigre pour sa taille, ses courbes sont presque inexistantes, son visage est pire que banal et… Elle est tout simplement laide, laide à en pleurer. Il mérite mieux, tellement mieux qu’une fille comme elle qui n’arrive pas à recoudre la plaie du passé. Il n’y a que deux choix à ses yeux ; il est soit comme Claud, soit elle ne le mérite pas.
Y penser, elle doit y penser à tête reposée.

« Gabriel, écoute… Je dois y réfléchir. C’est un peu soudain, c’est le bordel absolu dans ma tête, je dois y mettre un peu d’ordre, tu vois ?

-Tu penses à lui, n’est-ce pas ? »


Le fait qu’elle se raidisse d’un coup lui suffit amplement à confirmer sa pensée. Elle l’entend soupirer avant qu’il ne lui adresse un petit sourire maladroit.

« Je ne suis pas Claud, Roxanne. Je tiens à toi et je ne pourrais jamais, au grand jamais, te faire de mal. C’est ton choix de croire en moi ou non, mais ne laisse pas ce connard dominer ta vie.

-J’essaie, j’essaie vraiment, mais il n’y a pas que ça...

-Alors quoi d’autre ? Parle-moi, je ne sais pas encore lire dans les pensées.

-On devrait parler de ça un autre jour, tu ne penses pas ?

-Non, Roxanne, je ne pense pas. Qu’est-ce qui te tracasse comme ça ? Ce n’est pas la première fois que tu te dérobe sur ce genre de sujets. Je comprends que c’est douloureux, mais ça l’est tout autant que tu le dises ou non ; peut-être que c’est même pire de tout garder pour toi. Je veux juste t’aider… »


Il se tut, se contentant d’examiner son visage avec attention et une pointe d’inquiétude. Elle hésite, elle se tâte. Doit-elle le laisser ? Lui ouvrir les portes de son esprit ? Et s’il la détestait pour des raisons diverses après cela ? Et s’il mentait pour la protéger ?
Roxanne décide qu’il est l’heure de fermer la partie défensive de son cerveau pour la journée.

« Qu’est-ce que tu me trouves, franchement ?

-Pardon ?

-Qu’est-ce qui t’attire chez moi ?
, questionne t’elle, fronçant les sourcils. Je suis laide, maigre et j’ai un mauvais caractère, tu le dis toi-même souvent alors-…

-Wowow, attend, deux secs Roxanne. C’est ça ton problème ? Laide ? Maigre ? Difficile ? Tu ne te fais pas de cadeaux ma grande. »


Son visage vire au rouge et son regard est irrémédiablement attiré par ses pieds tant elle se sent honteuse. C’est stupide, si stupide. Il va se moquer d’elle. Bien sûr qu’elle est moche, quelle question…

« Roxanne, mes yeux sont bien plus hauts. Regarde-moi. »

Bam, la même phrase, le même impact. Elle s’en souvient comme si c’était hier et le souvenir la brûle à vif. Il allait lui dire qu’elle est magnifique à ses yeux et bien plus tard elle allait réaliser que ce n’est qu’un hideux mensonge, encore. La brune préfère fermer les yeux, ignorant le semi-ordre du blond.

« Bon dieu Roxanne. Mon nom est Gabriel Hermoso, j’ai 16 ans et il y a plus d’un an je suis celui qui s’est battu contre Claud pour l’empêcher de te faire du mal. Je l’ai frappé jusqu’à ce que mes phalanges deviennent rouge, je le méprisais, je le haïssais. Je me suis donné tant de mal à te secourir, à t’aider à aller mieux. L’idée que quelqu’un puisse te faire du mal me révulse, l’idée d’être comparé à Claud me révulse, alors croit moi, je n’ai aucune intention de faire quoi que ce soit qui puisse s’en rapprocher. Regarde-moi, Roxanne. »

Elle est à deux doigts de pleurer, et elle ne veut pas qu’il le voit, elle ne le veut vraiment pas. Mais il s’ouvre à elle, il lui montre tout ce qu’il a, alors peut-être qu’elle aussi, elle le peut. La Zeles remonte la tête et scrute le visage de Gabriel, qui lui donne un petit sourire en échange. Il pose une large main sur sa joue et baisse sa voix qui était si forte un instant auparavant.

« Tu n’es peut-être pas la plus magnifique fille au monde, c’est vrai. Tu es maigre, certes, tu as un caractère un peu dur à gérer sur les bords, c’est également vrai, on ne peut le dénier. »

S’il veut la rassurer, c’est raté. Il a toujours été gauche pour réconforter les filles, ce n’est pas nouveau, mais certainement pas le bon moment.

« Mais tu es loin d’être laide. Je pourrais passer des heures et des heures à te regarder sans m’en lasser (Est-ce que ça veut dire qu’elle a un visage vraiment particulier dans le sens où il est vraiment étrange donc hors du commun ?), et ce n’est pas dans un sens péjoratif du tout. Je te trouve belle, captivante. Tu peux être difficile à cerner parfois, mais la plupart du temps  tu es une personne charmante –quand tu ne jettes de fausses araignées sur personne par exemple. Arg, et puis franchement, est-ce que j’ai besoin d’une raison ? Je trouve ça totalement fou que je sois tombé amoureux de toi, honnêtement. Tu n’es pas tout à fait la fille dont je rêvais-…

-Merci Gabriel, ça me va droit au cœur.

-Cependant, tu es celle dont je rêve maintenant. Tu as ton caractère, tu as le physique que tu as –et qui est franchement loin d’être déplaisant, soyons honnête-, tu es unique et je suis irrémédiablement attirer par toi. Mieux, je suis amoureux de toi. Je veux redonner à toutes ces choses que ce bâtard a souillé un nouvel éclat, t’aider à tourner la page, la scellée à tout jamais. Mais je ne peux pas le faire seul, alors j’aurais besoin de ta coopération, et de ta confiance. L’aurais-je ? »


C’est dur de réprimer le petit sourire qui la titille, mais moins dur que de forcer les larmes à rester au bord de ses yeux et ne pas déborder, tout comme il est dur pour un enfant de ne pas déborder sur les lignes d’un dessin. Oui, peut-être que Gabriel peut l’aider, peut-être qu’il peut transformer toutes ces mauvaises choses en bonne, et même s’il n’y arrive pas, elle ne pense pas pouvoir tomber beaucoup plus bas.

« Donne-moi un mois, tout au plus.

-Un mois ? Tant que tu ne t’exile pas je ne sais où, je pense que je peux faire ça,
répond t-il, souriant.

-Pas de risques. Et curieusement, je pense que tu ne seras pas déçu, dans un mois… »

Elle lance un clin d’œil à Gabriel, juste avant que Milan n’apparaisse, trainant à moitié Lucia qui tient un panier de pomme, l’air extrêmement satisfaite ; lui nettement moins. Il regagne sa juste place aux côtés de sa sœur, examinant le duo avec perplexité avant d’annoncer d’un ton qui n’admettait aucune réplique :

« On rentre. »

Roxanne ne jugea jamais nécessaire de préciser à Gabriel que Milan pouvait actuellement parfaitement l’embrasser.

~~

Il est peut-être une heure du matin déjà, mais Roxanne ne peut pas dormir ce soir-là ; trop de pensées, trop de questions, alors elle se contente de fixer le plafond, confortablement installée dans les bras de son frère.

« Milan ?, demande-t-elle doucement, comme si elle avait peur de le réveiller.

-Mmh ? »

Comme elle s’y attendait, il ne dort que d’un œil, comme toujours.  Elle se retourne sur le côté afin de faire face au garçon, qui l’observait avec les yeux entrouverts, un air brumeux plaqué sur le visage. Il a l’air d’un enfant se dit-elle, la pensée amenant un sourire sur ses lèvres, ce qui le perturbe un peu plus encore.

« Qu’est-ce que tu penses de Gabriel ?

-Gabriel ?
, sa voix est rocailleuse et un peu brute, ses cordes vocales comme engourdies par le sommeil. C’est un bon ami… Un garçon bien, même s’il est un peu irritant, parfois, souvent…

-Je vois… Merci.

-Pourquoi ? »


Roxanne ne peut s’empêcher de laisser échapper un petit rire face au ton soudainement plus brusque de son frère ; il semblait s’être réveillé d’un seul coup. Elle rapproche son visage afin de poser un baiser entre les deux sourcils froncés de son frère.

« Tu ne devrais pas froncer les sourcils autant, tu vas avoir des rides très tôt sinon. »

C’est au tour de Milan de s’esclaffer presque silencieusement, avant de déposer un bisous sur le nez de sa sœur, un sourire paresseux sur les lèvres, lui ébouriffant les cheveux au passage de sa main gauche.

« Ne t’inquiète pas pour moi va, même ridé, je serais canon.

-Eeh, ça va les chevilles ?

-Quoi ? Tu ne peux pas dire le contraire. Et puis, même si je deviens tout ridé, tu m’aimeras toujours, non ? »


Roxanne tapote la joue de son frère avec un doigt distraitement, avant de fermer les yeux, se sentant d’un coup envahie par le sommeil.

« Bien sûr… Peu importe ce qu’il peut arriver, je t’aimerais toujours, Milan. »

Elle sent plus qu’elle ne voit qu’il dépose un baiser sur le coin de son sourire qui s’efface alors que son esprit se brouille. L’adolescente s’endort avant d’entendre quoi que ce soit qu’il puisse lui répondre.

~~

Faim, faim, Roxanne a faim, mais elle est bien consciente que le dîner est encore loin d’être servi, malheureusement. Cependant, elle se dit en dévalant les escalier joyeusement, que sa mère ne sera certainement pas contre le fait qu’elle mange un petit quelque chose en attendant ; ce n’est pas comme si elle ne pourrait rien avaler si elle finit le gâteau que Vincent a laissé…

Elle avait laissé Milan au soin de ses deux sœurs – qui étaient devenues un peu plus agréables ces temps-ci par elle-ne-savait-quel-miracle- et se précipitait vers le cuisine, ouvrant le porte du salon par lequel elle doit passer pour y accéder et…

« Oh. Bonjour. »

Une jeune femme aux courts cheveux châtains est assise à la large table des Zeles, et aux yeux de Roxanne, elle a l’air tout autant surprise qu’intruse. Elle tilte la tête sur le côté, restant figé sur le pas de porte, essayant de définir si la demoiselle est une ennemie ou une amie.
Lorsqu’elle lui lance un sourire radieux quoi qu’un peu gêné, le brune la classe tout de suite dans la catégorie positive.

« Bonjour ! Tu dois être Roxanne, je suppose ? »

Dubitative, la jeune fille hoche la tête, fronçant légèrement les sourcils avant de s’approcher doucement de la table, mesurant ses pas avec précaution.

« Comment… ?

-Ah, je me nomme Camille, et je suis-…

-C’est ma copine. Salut Roxanne.»


Elle fixe Vincent qui vient de sortir de la cuisine avec le gâteau en main avec grande confusion.

Est-ce qu’il vient de dire qu’il a une copine ? Est-ce que Vincent vient juste de ramener sa petite amie à la maison ?
Et il s’installe, tranquillement à côté d’elle, comme s’il ne venait pas de lancer une bombe sur elle. La dénommée Camille est plutôt jolie, elle a l’air gentille et douce –Roxanne se demande comment Vincent a pu se trouver une copine comme elle, honnêtement. Elle la regarde de ses grands yeux verts et la brune la scrute de ses fins yeux rougeâtres, avant de lui sourire gentiment.

« Enchantée de te rencontrer, Camille. J’espère que tu as le cœur bien accroché! »

Oui, Roxanne pense qu’elle va pouvoir l’aimer, cette fille.

~~

Roxanne affiche un grand sourire ce matin face au visage confus de Gabriel, fière de son coup, et heureuse, tout simplement.

« Pardon ?

-Oui. C’est oui. »


Elle peut lire sur son visage la question « oui quoi ? » et c’est tout à fait ce qu’elle cherchait, alors oui, elle est plus que satisfaite par la situation. Les mains sur les hanches, elle ne fait qu’hausser les sourcils avec un sourire légèrement moqueur sur les lèvres, ne pipant mot dans l’attende qu’il ne réalise le sens de ses paroles.
Un mois, cela faisait un mois déjà.
La réalisation se lit sur son visage, sur son expression qui passe de clairement perturbée à rayonnante de joie. La seconde d’après elle se retrouve prisonnière de deux bras, le visage plaqué contre la poitrine battante du blond.

« Eh bah, il t’en a fallu du temps ! Ton cerveau se ramolli déjà ?

-La ferme, laisse-moi être heureux. »


Elle rit mais ne répond rien, se contentant d’entourer la taille de son petit-ami de ses fins bras, et elle aussi, d’être heureuse.

Il est dit entre les deux amants que pour l’instant, personne ne doit rien savoir du changement du statut de leur relation. Pas encore. Roxanne se sent un peu mal de ne rien dire à Milan ou à Lucia, mais elle se dit que ce n’est que l’espace d’un mois ou deux, pour être sûr, pour ne rien briser.

Et puis, Milan est d’accord, n’est-ce pas ?

~~
Le 15 Novembre 1558, c’est le jour. Le jour où ils ont décidés d’annoncer à Lucia et Milan qu’ils partageait quelque chose de plus fort que de l’amitié.
Elle est nerveuse honnêtement. Que ferait-elle si l’un venait à refuser leur relation ?
Ah, mais aucun ne le ferait, parce qu’il n’y a pas de raisons pour eux d’être contre cette relation. Rien ne changera vraiment, tout sera la même chose, sauf qu’ils sont ensemble.

Sa nervosité s’envole lorsque Gabriel lui prend la main, la serre doucement et lui offre un sourire rassurant. Elle aime cela, elle aime le fait qu’il puisse prendre toutes les mauvaises émotions et lui offrir tout ce qu’il y a de mieux. Roxanne prend une grande inspiration, son regard vaguant sur son frère qui parlait avec Lucia- certainement d’un truc un peu étrange vu l'expression dérangée de la jeune femme. Oui, rien ne changera.

« Lucia, Milan, on a quelque chose à vous dire. »

La conversation s’arrête – au visible soulagement de Lucia- et les deux portent leur attention pleine sur le couple.  La brune regarde Gabriel, qui la regarde également l’espace d’une seconde. Elle lui fait bien comprendre en pressant sa main qu’il est celui qui va devoir le dire. Hey, elle a fait sa part du travail déjà.

« Moi et Roxanne nous sommes ensemble. Genre, en couple. »

Grimaçant à demi à cause de la formulation maladroite du garçon – il n’avait jamais été doué avec les mots-, elle reporte son regard anxieux sur les deux autres personnes les plus importantes dans sa vie. Ils sourient.

Ils sourient. C’est bien ça, non ? Alors elle sourit également, expirant finalement l’air qu’elle ne s’était pas aperçu retenir.

« Enfin ! Je commençais à me demander si mon frère n’était pas stupide, ou franchement dégonfler.

-Hey !

-Je suis si heureuse ! »


Ainsi Lucia se jette sur elle, lui offrant un gros câlin qui consistait à écraser Roxanne avec sa poitrine et broyer ses os par la même occasion, et se met à parler à toute vitesse, assez évidemment excitée par la nouvelle.
Du regard, elle cherche son frère, le trouvant un peu plus loin, à côté de Gabriel, les deux regardant la scène avec un petit sourire.

S’il sourit, s’il reste à côté de Gabriel, c’est bien, non ?

Elle n’a pas plus le loisir de se demander ce que Milan peut bien penser de la situation, et ce qu’il dit à voix basse à son copain, puisque déjà Lucia lui demande des tonnes de détails. Se pliant aux volontés de son amie, la jeune femme se détourne des deux garçons, pour une conversation que Lucia qualifie de « vitale » et « typiquement féminine ».

Roxanne est heureuse, Gabriel est heureux, Lucia est heureuse, Milan est heureux aussi, n’est-ce pas ? Elle ne devait pas se faire de soucis.

~~

« Oh Roxanne, chérie, tu veux bien apporter ça à Viktor ? »

Jetant un regard au livre que sa mère lui tend, Roxanne acquiesce, incapable de parler avec la bouche pleine de cookie. C’est sur son chemin, de toute façon.
Elle prend le livre et monte les escaliers en humant joyeusement, pensant au lendemain, quand elle allait voir Gabriel et Lucia. Elle ne pense même pas à toquer lorsqu’elle ouvre la porte, mais se jure l’instant qu’elle l’ouvre de ne plus jamais oublier de le faire.

« Vick’, t’as oublié un livre en b-… Oh. Excusez-moi. »

Sa mère avait omis de lui préciser que Vicktor avait invité un ami, mais ce n’était rien à côté du fait que Viktor avait omis de lui préciser deux ou trois trucs.
Bien qu’ils se séparent à la vitesse de l’éclair, Roxanne est certaine qu’elle n’a pas rêvé la scène. Son frère était bien quelques secondes auparavant en train d’embrasser son ‘ami’ à pleine bouche et sa main n’était pas à une place assez convenable pour être jugée d’innocemment placée.
Le choc n’est que de courte durée cependant, et très vite elle pose le livre sur le bureau non loin de la porte avant de se tourner vers eux, s’amusant de l’expression de son frère ; il n’avait pas à dire quoi que ce soit pour qu’elle comprenne, tout était écrit : ‘Et merde’.

« Vous devriez fermer la porte à clé, vraiment. »

Repoussant ses longs cheveux noirs, elle leur offre un large sourire moqueur, restant planté là un peu plus longtemps juste pour le fun de voir son frère si embarrassé. Son ami aux cheveux roux fixe le sol avec autant d’intensité qu’elle le fixe lui. Umh, pas mal. Au moins, son frère à bon goûts.

« Roxanne, tu-…

-Motus et bouche cousue. Amusez-vous bien ! »


Sur ce, elle ferme la porte et gambade jusqu’à sa chambre où Milan l’attend avec un livre, étalé sur le lit.

« Milan, tu ne devineras jamais ce que je viens de voir. »

Hey, Milan n’avait jamais fait partis de la clause du ‘motus et bouche cousue’ pour elle.

A partir de ce jour, Viktor commença à vivre dans la peur de Roxanne, mais également de Milan, qui ne mit pas longtemps à lui faire comprendre que lui aussi, est au parfum.

N’est-ce pas merveilleux d’avoir du matériel pour torturer les autres ?

~~

La guerre civile.

Roxanne ne peut honnêtement pas dire qu’elle ne l’avait pas vu venir, cela dit-elle espérait que peut-être, elle ne resterait qu’hypothétique.
Mais non, boom, elle éclate et ne laisse personne indifférent. Plus que jamais Roxanne se retrouve dans le besoin de sécurité, et c’est bien entendu auprès de Gabriel et de son frère qu’elle trouve celle-ci. Sa famille décide de faire profil bas, c’est mieux ainsi, mais il est compliqué de rester éloigné à jamais des conflits, mais surtout des horreurs. Elle en voit dans les rues et s’empresse de passer à côté, elle regarde le sol la plupart du temps. Parfois elle entendant parler de la mort d’un de ses anciens camarades de classe, parfois d’une simple connaissance.

Tout ce qu’il lui importe c’est de ne pas perdre sa famille- famille qui pour elle consistait à présent des Hermoso également. Ce qui lui importe c’est d’avoir l’une de personnes auxquelles elle tient le plus au monde à ses côtés le soir, sans quoi elle ne peut pas même fermer les yeux.

Il arrive un peu plus fréquemment qu’elle reste dormir chez Gabriel le soir, bien qu’elle se sente un peu perturbée de quitter son frère ne serait-ce que l’espace d’une nuit. Il est plus difficile de dormir lorsqu’elle est chez le blond. Peut-être est-ce pas qu’il est à côté de lui et qu’elle veut juste passer le plus de temps possible avec lui, peut-être est-ce parce que son frère lui manque, elle n’en avait aucune idée.

Avec la nuit vient les pensées sombres et Roxanne ne veut pas de ses pensées, alors elle est plus que volontaire et heureuse de s’abandonner toute entière dans les bras de Gabriel.

La première fois n’a rien de spectaculairement romantique, pour être honnête, elle ne s’en souvient pas tant que ça. C’était une journée sanglante, et peut-être qu’elle avait juste besoin de sentir qu’elle n’était pas seule, peut-être qu’elle avait peur de mourir sans jamais avoir pu profiter pleinement de sa vie, peur de mourir tout court. Ce n’était pas effrayant pour elle, ce qui était effrayant était à l’extérieur.
C’est Gabriel, Gabriel ne lui ferait jamais de mal. Elle l’aime. Elle le veut.

Il lui demande au moins 15 fois si elle est sûre, tellement qu’elle en devient impatiente et prend les devants. Elle sait qu’il a peur que les souvenirs d’antan resurgissent, qu’il a peur que l’espace d’un instant, il ressemble au monstre qui apparaît toujours dans ses cauchemars la nuit venue, mais l’esprit de la jeune fille est clair et elle ne voit que lui, Gabriel. Le seul monstre qu’elle va voir ce soir-là est le sien.

Et puis après la première fois, il y en a une deuxième, une troisième… Et elle est heureuse, Gabriel la rend heureuse, et comme il l’a promis, il transforme efficacement les mauvais souvenirs en bon ; même les nouveaux traumatismes, il les couvre et les soigne, à sa façon.

Il y a également son premier pilier. Il y a Milan qui est toujours là pour elle, alors tant qu’elle est avec lui, elle peut dormir, elle peut vivre, elle ne rien. Si Milan est là, tout va bien, telle est la politique de Roxanne.

Les années de la guerre civile passent ainsi, et Roxanne a la chance de constater à la fin de celle-ci que les pertes autour d’elle peuvent se compter sur les doigts de la main : les Zeles, il se trouve, sont apparemment des professionnels de la survie. A part une tante et un cousin qui avait eu la malchance de se retrouver en plein milieu d’un affrontement- et honnêtement, même si c’est cruel, les deux jumeaux s’était montré plutôt heureux de la nouvelle car cette dernière était tout simplement insupportable et le cousin avait osé une fois faire un commentaire sur leur proximité exagérée et avait donc fait un aller sans retour dans la case ‘ennemi’ des deux-, ils n’avaient connu aucune autre mort dans la famille, à leur connaissance. Au contraire, la famille s’agrandit même, puisque Camille donne naissance à une petite Aurélia en décembre, alors que Roxanne a 17 ans ; le mariage lui se fera plus tard et mai, le couple préférant attendre le calme afin de célébrer au mieux l’événement.
Les Hermoso, eux, ne connaissent pas cette chance. Leur mère meurt en février, si peu de temps avant la fin des conflits. Pour la première fois, c’est Roxanne qui devient un pilier, c’est elle qui doit aider Lucia et Gabriel à passer cette épreuve. C’est dur, très dur, et elle sait qu’ils ne s’en remettront probablement jamais complètement, mais elle et Milan font ce qu’ils peuvent.
Ils se disputent plus, elle et Gabriel ; c’est dur à vivre mais elle revient toujours vers lui éventuellement parce qu’il a besoin d’elle, parce qu’elle l’aime. Roxanne est consciente qu’il n’est pas tout à fait dans son état normal, alors elle fait des efforts. Lui la supporte bien tous les jours avec son caractère quelque peu difficile, tenir le coup avec lui ne doit pas être bien plus compliqué.
Ils perdent également deux oncles, une tante et leur grand-mère, ainsi que deux cousins dont ils étaient relativement proche. La douleur doit être immense, alors elle se tait et se contente d’être là pour lui. Elle tente du moins de se taire ; on dit que c’est l’intention qui compte, elle l’espère bien.

Avec le retour du calme dans le pays, le deuil est plus facile à faire et aux environs de juin, pratiquement tout est de retour à la normale, pratiquement.

Sauf peut-être la tolérance bien entamée de Roxanne.

~~

« Alors Viktor, comment va Alan ? »

Le fait que son frère manque de s’étouffer dans son verre à la question de Milan apporte un grand sourire moqueur sur son visage. Elle gratifie son jumeau d’un hochement de tête approbatif et il y répond par un clin d’œil.
La table est bondée pour diner, la famille étant au grand complet avec Camille et le bébé en prime ; Gabriel avait des obligations ce soir et n’avait pût rester – à son très grand regret comme il l’avait dit (bien qu’elle savait pertinemment qu’il détestait la présence de ses grands frères). Roxanne adore ces grands repas, tout simplement parce qu’elle et Milan s’amusent toujours comme des fous à se jouer de tout le monde sans peine. Du moins jusqu’à ce que la situation ne se retourne. Sa famille ne manque pas de répartie, après tout.

« Il va très bien, merci pour lui.

-Qui est cet Alan ? »


Oups, voilà qui est embarrassant, son père rentrait dans la conversation. Enfin, du moins ça l’était pour Viktor, pour les jumeaux, c’était un délice.

« Un ami proche de Viktor.

-Très proche.

-Ils partagent tout ensemble ! »


Milan doit se prendre un coup de pied vif dans le tibia parce que son visage se contorsionne et il se penche légèrement vers la table. Elle continue d’afficher un sourire innocent. Bien sûr que son père ne peut connaître Alan, Viktor a l’esprit assez clair pour ne l’emmener partout avec lui, et encore moins quelque part où les deux jumeaux sont. Son père étant rarement dans les barrages, à part le soir, à cause de son travail, il n’avait jamais été là lorsqu’il avait ramené le pauvre garçon à la maison.

« Vraiment ? On ne me dit jamais rien… dit-il avec une expression d’enfant abattu. Miranda, tu connais Alan ?

-Alan ? Oh oui ! Un garçon adorable. J’aimerais beaucoup le revoir, pourquoi ne l’invites-tu pas à diner, Vicktor ? J’en serais ravie ! »


Contenir le fou rire qui la frappe est une vraie torture, alors elle s’agite sur sa chaise, les larmes aux yeux tout en tremblant silencieusement de rire. Viktor vire au rouge et balbutie une réponse certainement très éloquente à ses parents, qu’elle n’a pas le loisir d’entendre à cause de la remarque très désagréable d’Ada.

« Roxanne, pourquoi tu gigote ? Tu as mal ? Gabriel y a été un peu fort, on dirait. »

Tania éclate d’un rire non discret à ses côtés et Roxanne, rouge, se retient de lui planter la fourchette dans la main – indigne d’un esprit. Elle lui lance un regard noir, ce à quoi la jeune adolescente répond en tirant la langue. Calme, il devait bien y avoir quelque chose contre Ada…

« Dis-moi Ada, comment va le monstre sous ton lit ? S’il ne veut pas sortir, tu ne penses pas que  c’est parce qu’il a peur de toi plutôt ? »

Bam, c’est au tour de sa sœur de tourner au cramoisi. Merci Milan. Elle lui donne une tape affective sur la cuisse et lui sourit. En cas de problème, toujours mentionné à Ada qu’elle pleure tous les soirs à cause d’un soi-disant monstre comme une gamine et à Tania l’incident du vomi. Toujours.

« Vincent, passe-moi le sel, demande alors Ada, pour cacher son embarras.

-Attrape ! »

Bien sûr. En deux secondes, la moitié de la table est recouverte de la poudre blanche, ce qui semble amuser énormément le lanceur.

« VINCENT! »

Roxanne soupire et passe sa main dans ses cheveux à moitié blancs.

« Eh bien, c’est ce qu’on appelle des cheveux poivre-et-sel !

-Vincent. »


~~

18 ans, c’est un bel âge, 18 ans !

Roxanne est plus qu’heureuse le jour de ces 18 ans ; sa famille, son Gabriel, ses amis, des gâteaux, des cadeaux… Rien de mieux n’est disponible dans ce monde, en son opinion. Un jour dans l’année où avec Milan, elle peut jouer au roi et à la reine sans que personne n’ait le droit de s’en plaindre, elle ne pouvait pas détester cela. Personne ne pouvait détester cela.

Elle pense qu’après que Tania et Ada se soient mystérieusement retrouvées dans la boue, qu’ils aient fait le plus de sous-entendus possible en compagnie d’Alan et que Vincent se soit retrouvé coincé dans une fenêtre, rien ne peut faire de ce jour quelque chose de plus magnifique, mais elle se trompe. Elle est loin d’imaginer ce que Gabriel a préparé pour elle ce jour-là.

Jusqu’au bout, elle croit que c’est une grosse blague. Du moment où il se met à jouer du violon – depuis quand savait-il jouer ?- jusqu’au moment où il se met à genoux et tire une bague –magnifique- de sa poche, en passant par la drôle de danse qu’il entame avec Milan – qui semblait aussi heureux qu’une chaussette sale.

« Veux-tu m’épouser ? »

L’élégance rare dont elle fait preuve alors qu’elle recrache le contenu de son verre restera certainement dans les annales de la famille – au moins elle a la présence d’esprit de cracher sur Ada.

Epouser.

Gabriel.

Elle.

« Pardon ?

-Roxanne Zeles, veux-tu m’épouser ? »


Une grosse blague, elle pense que c’est une grosse blague dont elle n’est pas au courant alors elle balaye la foule du regard, incrédule. Sa mère la presse avec un regard larmoyant, accrochée à son mari qui semble tout faire pour ne pas fondre en larme. Lucia n’est pas vraiment dans un meilleur état et Milan… Est blanc comme un linge. Non, ce n’est pas une blague.

« Je-… Wow. Gabriel.

-Si tu me dis que tu donnes ta réponse dans un mois, je te jure que je me pends. »


Elle ne peut s’empêcher de rire maladroitement à la référence qui remontait à plus de 3 ans à présent, lui se mord la lèvre, probablement réellement nerveux.

« J’hésite.

-Hey ! »


Roxanne sourit et s’agenouille en face de lui, prenant la bague entre ses doigts pour l’observer quelques seconds sous le regard ahuri de sa famille, avant d’attraper le visage de Gabriel entre ses mains et de l’embrasser, là, comme ça. S’il a le droit de la surprendre, elle, la reine, l’a aussi, entièrement.

« Oui, murmure-t-elle doucement une fois qu’elle a mis de l’espace entre leurs lèvres, c’est oui Gabriel. »

Il ne se fait pas prier pour l’embrasser de nouveau, la serrant fort contre sa poitrine. Et Roxanne est heureuse. Son jour est parfait, plus que parfait.

Elle va épouser l’homme qu’elle aime le plus au monde. Elle va l’épouser et rien ne pourrait briser cela.

~~

Et Roxanne le pensait vraiment, que tout irait bien dans le meilleur des mondes pour eux, jusqu’à ce qu’elle le voit embrasser cette fille, cette magnifique fille.

Des crises de jalousie, elle en avait déjà fait, et des nombreuses, pour un oui ou pour un non – une fois ils s’étaient disputés parce qu’une serveuse lui avait souri, vraiment-, alors elle sait que parfois elle tend à exagéré, et il sait qu’elle est très jalouse, alors pourquoi fait-il tout pour la rendre folle ?
Ils sont fiancés, ce qui veut clairement dire qu’il est à elle, et à elle seule. Elle lui fait confiance, elle lui offre son cœur, et lui embrasse des filles derrière son dos. Dans la tête de Roxanne ce soir-là, il est clair que ça ne peut être une coïncidence ou une chose qui n’est arrivé qu’une seule fois.

Elle la voyait souvent cette fille, Mégane. Très jolie, des longs cheveux bleus, des beaux yeux dorés, un corps dont Roxanne pouvait seulement rêvé… Elle la pensait gentille, une fille bien, correcte. Tout le monde sait, n’est-ce pas, que Gabriel est pris, et que sa copine n’est pas du genre partageur ?

Pourtant elle l’embrasse, là, à pleine bouche, et il n’a pas l’air de refuser.

C’est une grande claque qu’elle se reçoit, et une grande claque qu’elle donne à Gabriel lorsqu’il la rattrape en plein milieu de la rue, heureusement presque déserte vu l’heure avancée.

« T’es vraiment un beau salaud, tu sais ?

-Roxanne, c’est pas ce que tu crois, laisse-moi t’expliquer !

-C’est clair, très clair ! Je n’ai pas besoin d’explication. Mégane est magnifique après tout, c’est normal ! Qu’est-ce que j’ai pu être co-…

-Roxanne, ferme-là un peu ! C’était un accident !  »


Son esprit est brouillé, elle respire fort, son cœur bat très vite et sa seule envie est de rentrer chez elle, de voir Milan et de dormir, de ne plus jamais revoir Gabriel. Ça fait mal, très mal, encore plus mal que la fois où elle s’était empalée la main par accident, ou encore… Claud.

« Elle a bu un verre de trop et elle m’a embrassée, je te jure que c’est tout, Roxanne… »

La brune a un léger rire sans joie et passe machinalement une main dans ses cheveux, pour l’occuper avant qu’elle n’atterrisse de nouveau sur le visage de son fiancé.

« C’est tout ? Et toi alors ? T’avais plutôt content, tu sais ? Tu t’es laissé faire. C’est limite si tu n’avais pas répondu !

-J’étais surpris !

-Surpris ?! Ah ! La bonne excuse ! Surpris pendant vingt bonnes secondes, avant que ce ne soit elle qui s’éloigne de toi…

-J’ai bu un verre ou deux aussi, alors-…

-J’ai bu aussi, mais je ne suis pas en train d’embrasser le premier venu pour autant, si ? »


Gabriel soupire, et elle prend cela comme un nouveau coup couteau. Il ose soupirer. Il ose montre qu’il est insatisfait, fatigué de la situation, alors que tout est de sa faute ? Elle est si en colère, si blessée qu’elle en pleurerait de frustration.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dises ? Que j’ai adoré ça ? Mégane est magnifique, alors forcément, en homme incorrigible, je ne peux résister ? Tu es absurde Roxanne, tu devrais rentrer, c’est assez pour ce soir, on en reparlera demain. »

Rentrer ? C’est bien ce qu’elle comptait faire avant qu’il ne lui court après pour se trouver des excuses. Mais demain, elle n’avait aucune envie de le voir. Ni demain, ni après demain, ni jamais.

« Aaah, tu veux que je rentre, comme ça tu vas pouvoir continuer ton petit jeu avec Mégane, hein ? Mais ne t’en fais pas, j’y vais, je rentre, s’empressa-t-elle d’ajouter avant qu’il ne puisse répliquer. Maintenant, tu vas pouvoir t’amuser avec elle en toute tranquillité, puisqu’au moins, tu ne seras en train de tromper personne ! »

Il met un certain temps à comprendre le sous-entendu sous ses paroles, et elle est presque heureuse qu’il ait la décence d’avoir l’air triste pendant un moment, avant que cela ne tourne en de l’irritation pure.

« Tu délires complètement Roxanne. Rentre chez toi, réfléchis à tout ce que tu racontes, et on se verra quand tu auras l’esprit clair, enfin.  

-Mon esprit est clair, Gabriel. C’est fini. Au final, tu ne vaux pas plus que Claud. »


Elle sait qu’elle lui a fait mal, elle sait qu’il est en colère ; elle connait son point faible, sa phobie après tout.

« Claud ? Vraiment Roxanne, Claud ? Tu oses me comparer à ce bâtard après tant d’année, après tout ce que j’ai fait pour toi, pour nous ?

-Il a fait beaucoup pour moi aussi, il était quelqu’un de bien à mes yeux, avant de me blesser. Alors oui, tu n’es pas si différent.

- Rentre Roxanne. Rentre et ne te présente plus jamais devant mes yeux. »


Et c’est bien ce qu’elle fait, elle rentre et se jette dans le lit qu’elle partage toujours avec Milan malgré le fait qu’il y ait une chambre de libre à présent. Il n’est pas encore rentré, lui, il n’est pas là alors qu’elle a terriblement besoin de lui.
Elle ferme les yeux, pensant que peut-être si elle essayait, elle pourrait dormir, mais au lieu de ça elle revoit Gabriel et Mégane, ensemble. Elle les voit heureux. Elle se voit seule, si seule.

Roxanne pleure, sans s’en apercevoir. Elle pleure et elle se déteste, elle et sa stupide jalousie, elle et ses nombreux défauts. Le sommeil ne vient jamais ; elle n’a jamais pu dormir seule, quelle stupide idée.

La solitude assourdissante se termine enfin lorsque son frère rentre, son précieux Milan.

« Roxanne ? Roxanne qu’est-ce qui se passe ? »

Il est assis à ses côtés à peine eut-elle cligné de yeux, lui caressant doucement la tête, l’air inquiet qu’elle lui connaissait que trop bien tiraillant son visage.

« C’est fini. »

La jeune femme lui est reconnaissante parce qu’elle n’a rien d’autre à dire pour qu’il comprenne et la prenne dans ses bras, comme toujours, comme ‘au bon vieux temps’.

Et c’est fini, c’est vraiment fini. Jamais, plus jamais elle ne reverrait Gabriel, peu importe combien elle peut le vouloir.

~~
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Roxanne Zeles



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Roxanne Zeles


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MessageSujet: Re: ZELES Roxanne [V.1]   ZELES Roxanne [V.1] EmptyVen 9 Aoû 2013 - 0:10

• Histoire (Partie III)•


Un peu comme après ‘l’incident’, Roxanne passe deux semaines à la maison, dans un état similaire, tiraillée entre sa haine pour sa propre personne et le sentiment de trahison qui ne voulait plus la quitter. Elle se sentait mal, très mal.

D’un côté, Gabriel lui manquait énormément et peut-être qu’elle avait vraiment exagéré la situation, elle voulait le revoir, lui parler, s’excuser même… Mais de l’autre, elle considère qu’il est celui qui doit s’excuser et que c’est totalement de sa faute. Du coup elle ne fait rien et passe ses journées à errer dans les couloirs de sa maison, dormant très peu la nuit malgré la présence de Milan, qui ne savait de toute évidence pas quoi faire de plus l’aider.
La seule chose qui pouvait l’aider serait que Gabriel vienne s’excuser et tout retournerait potentiellement dans la normalité la plus parfaite, au mieux. Au pire…

Elle avait presque décidé de lui pardonner le jour où la bombe lui tombe dessus.

« Gabriel est mort. »

Incrédule, Roxanne fixe son frère qui la regarde, le visage lavé de toute expression. Sa première réaction est de rire. Il est tard, Milan est fatigué, il fait des blagues nettement moins drôles, c’est normal.

« Arrête de blaguer Milan, c’est pas drôle. Vient dormir, tu dois être fatigué, pour faire une blague aussi nulle…

-Roxanne, il est mort. Vraiment mort. »


Tous les muscles de son corps se raidissent d’un coup alors que la phrase commence à s’ancrer dans son cerveau peu à peu.

« Mort.

-Mort.

-Tu mens.

-J’aimerais mentir. Mais je ne mens jamais Roxanne, pas à toi. »


Elle cligne des yeux rapidement, son cœur ralentit, il ralentit tellement qu’elle a peur qu’il s’arrête. Tout se brouille, elle n’entend plus rien, ne voit plus rien, elle ne sent même pas les bras de son frère autour d’elle.

Impossible. Inconcevable.

Il n’a pas le droit de mourir, il doit venir s’excuser et ils vont se marier et tout ira bien.

Gabriel ne peut pas être mort, c’est absurde. Hors de question. Cela n’a aucun sens.

« Désolé, je suis désolé Roxanne, tellement désolé. »

La voix lointaine de son frère lui parvient, mais elle n’arrive pas à connecter quoi que ce soit à ses mots. De quoi s’excuse-t-il ? C’est Gabriel qui va s’excuser, bientôt, quand il viendra. Il va venir.

Il doit venir. Gabriel.

Elle ne dort pas cette nuit-là et le jour d’après elle répète simplement que c’est absurde, qu’il va venir. Son cerveau ne veut juste pas accepter l’idée même qu’il soit mort. Elle ne le veut pas. Elle veut voir son Gabriel.

Les Hermoso ont déménagés, c’est ce qu’elle apprend de la bouche de son frère alors qu’il la suit tout de même jusqu’à chez eux, parce qu’elle ne croit rien tant qu’elle ne le voit pas de ses yeux. Ils ont déménagés et refusent de voir les Zeles, à tout jamais. Lucia, Lucia ne veut pas la voir non plus.

La maison est vide et lorsqu’elle demande au voisin où Gabriel est, le vieil homme lui tapote doucement l’épaule.

« Tu dois être forte ma fille. Toutes mes condoléances. »

Elle ne répond rien, elle se tourne simplement vers son frère, le visage vide, tout autant que son esprit. Une seule phrase échappe ses llèvres, celle que son esprit répète en boucle à présent, celle qui a remplacé le ‘il va venir’.

« Gabriel est mort. Milan, Gabriel est mort. »

Le pauvre garçon hoche la tête doucement et accueille à bras ouvert une nouvelle fois la pauvre fille qui sanglote sur son épaule tout en répétant la même phrase, encore et toujours, inlassablement.

~~

Le mois de décembre qui suivit fut un mois atroce pour toute la famille qui subissait avec difficulté les sauts d’humeurs de la jeune fille et ses crises de larmes qui arrivaient à des moments tout à fait incohérents, et au moins une fois par jour.
Après avoir dénié sa mort, elle accepte le fait qu’il n’est plus, certes, mais cela ne veut pas dire que cela la rend plus joyeuse, loin de là. Tout, absolument tout lui rappelle Gabriel, et au-dessus de encore de ces souvenirs, elle regrette amèrement d’avoir été aussi stupide et entêtée. Elle se hait pour ce qui est arrivé, pour le fait que la dernière fois qu’ils se sont vu, c’était une dispute et qu’elle l’avait rabaissé au stade de Claud.

Oui, Roxanne se haït, et elle se blâme tous les jours pour la mort de son fiancé, tout comme elle souffre atrocement de son absence, à lui et à Lucia.

Alors elle rapporte son attention sur Milan ; Milan qui est toujours là lui, bien réel et toujours prêt à l’aider. Lui ne la trahirait jamais, ne lui ferait jamais de mal, ne la quitterait jamais. Au fond, elle n’avait toujours eu que lui, n’est-ce pas ? Et peut-être qu’elle n’aurait jamais que lui.
La pensée est valable, elle n’a rien de péjoratif aux yeux de Roxanne. Elle peut totalement s’imaginer passer sa vie avec Milan. Mais si Milan se trouvait quelqu’un ? Si il avait une copine ? Alors elle devait être heureuse pour lui, et le laisser aller.

Et elle serait seule. Seule, comme elle avait peur d’être seule…

Roxanne pense qu’elle peut s’appuyer sur Milan pour l’instant, puis elle ira mieux, et alors quand elle sera soignée, comme avant, comme des années auparavant, elle retrouverait des amis, et jamais, jamais elle ne sera seule.

Quand Gabriel ne sera qu’un souvenir comme Claud, alors tout ira mieux. Il n’avait qu’à pas partir si loin, après tout, c’est de sa faute, et seulement sa faute.

Elle aimerait tant s’en convaincre…


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